Espaces Africains

Incidences de la variabilité pluviométrique sur les rendements agricoles dans le département de Mayo Dallah (Tchad)

AUTEURS : Antoine De Padoue NSEGBE – Éloge REOUNODJI

Résumé

Dans le Mayo Dallah au Tchad, l’oscillation des pluies se manifeste par la fréquence des phénomènes extrêmes (sécheresses et inondations) qui affectent les besoins en eau nécessaires à la croissance du maïs et de l’arachide. Le présent article analyse l’impact de la variabilité pluviométrique sur la productivité de ces deux spéculations dans ce terroir. La variabilité interannuelle décennale et saisonnière des précipitations est mesurée à partir des données pluviométriques de 1990 à 2021. L’indice pluviométrique standardisé (IPS), calculé à partir de ces données a été corrélé avec les rendements pour en établir les liens. Les perceptions paysannes et les conséquences des fluctuations pluviométriques ont été déterminées à partir d’une enquête auprès de 120 agriculteurs. Les résultats obtenus montrent une tendance à la stabilité pluviométrique, mais très marquée par de profondes disparités. L’IPS a en effet montré des valeurs comprises entre – 1,71 et + 2,89. Elles équivalent non seulement aux années de fortes sècheresses (2004, 2005 et 2009), mais aussi aux périodes humides sévères qui correspondent aux années d’inondation (1991, 1994, 2012 et 2020). La mise en relation des rendements avec les pluies de la saison de croissance des cultures présente une corrélation positive avec un niveau de signification supérieur à 0,05. La courbe de productivité du maïs est croissante, même si cette croissance se présente en dents de scie, suivant l’évolution de la pluviométrie. Par contre, celle de l’arachide est déclinante, malgré l’allure progressive de la pluie. Ces fortes fluctuations des rendements agricoles sont exacerbées par l’appauvrissement des sols et une mauvaise articulation des opérations de cultures dont les effets cumulés contribuent à accroitre la baisse des rendements.

 Mots-clés : variabilité pluviométrique, rendements, production agricole, Mayo Dallah, Tchad.                   

Abstract

In the Mayo Dallah Division of Chad, rainfall oscillation is manifested by an increasing frequency of extreme phenomena (droughts and floods) which affect the water requirements necessary for the growth of maize and groundnut. This article analyzes the impact of rainfall variability on the productivity of these two crops in this region. The decadal, seasonal and inter-annual variability of rainfall is established using rainfall data from 1990 to 2021. The Standardized Rainfall Index (SPI), calculated from the data set, was correlated with yields to establish the links. Perceptions and consequences of rainfall fluctuations were determined from a survey of 120 farmers. Results show a rainfall stability trend but marked by deep disparities. The SPI show values between – 1.71 and + 2.89. They correspond not only to years of severe drought (2004, 2005 and 2009), but also to severe wet periods which correspond to years of flooding (1991, 1994, 2012 and 2020). The relationship between yields and growing season rainfall shows a positive correlation with a level of significance greater than 0.05. The maize productivity curve is increasing according to the evolution of rainfall, even if this growth is jagged. On the other hand, groundnut yield is declining, despite the slight change in rainfall. These fluctuations in crop yields are exacerbated by soil depletion and poor coordination of cropping operations whose cumulative effect contributes to declining yields.


Keywords : Rainfall variability, yields, agricultural production, Mayo Dallah, Chad.                                                  

Auteurs

Antoine De Padoue NSEGBE
Chargé de Cours – Département de Géographie (Université de Dschang – Cameroun)
Courriel : ansegbe2001@gmail.com

Éloge REOUNODJI
Doctorant en Géographie (Université de Dschang – Cameroun)
Courriel : reounodjieloge24@gmail.com

Auteur correspondant

Antoine De Padoue NSEGBE
Courriel : ansegbe2001@gmail.com


 

La revue Espaces Africains est adossée au groupe de recherche pluridisciplinaire et international Populations, Sociétés & Territoires (PoSTer) basé à l’Université Jean Lorougnon Guédé (UJLoG) de Daloa en Côte d’Ivoire.
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