Espaces Africains

VULNÉRABILITÉ DES PATRIMOINES FORESTIERS EN GUINÉE : OPINIONS DES AUTOCHTONES POUR PALLIER LE DÉCLIN DES FORÊTS SACRÉES EN PAYS MANON ?

AUTEURS : Pé Louoguéa SIMMY – Agnès SANGARE – Tamba Kinding LENO – Alpha Madiou DIALLO – Aissata CAMARA

Résumé

Considéré comme symbole de l’identité culturelle des autochtones, les forêts sacrées sont fortement dégradées en pays Manon. Car elles sont successivement victimes de l’expansion urbaine et d’autres nécessités économiques. Outre les conséquences de cette vulnérabilité (difficilement réversible), l’on assiste aussi au déclin de nombreuses espèces végétales et animales autrefois strictement protégées. De cette évidence résulte la question de recherche suivante : Quelle est l’opinion des peuples autochtones concernant la vulnérabilité et l’avenir des forêts sacrées en pays Manon ? L’étude vise à explorer la diversité biologique des forêts sacrées afin d’envisager un outil d’atténuation de leur déclin. Les enquêtes socio-écologiques par questionnaire et les observations directes ont été utilisées pour collecter les données. Au total 17 forêts sacrées (dont 52,94% réservées pour l’éducation) ont été identifiées dans 4 villages Manons. Ces espaces légendaires ont joui de l’exploitation restreinte des espèces végétales. Chaque Forêt identifiée est régie par une charte rituelle allant de la restriction à l’interdiction totale d’y fréquenter. D’importantes espèces végétales bénéficient alors, d’une protection intégrale due à la rigueur de ladite charte.  Bien que ces forêts identifiées soient riches et variées en espèces, elles restent vulnérables de la compagne de démystification, d’urbanisation, de religions monothéistes, de la SOGUIPAH et de l’avènement des réfugiés du Liberia. Malgré la vulnérabilité de ces forêts, les points de vue du peuple autochtone Manon ont été évalués dans le but d’envisager un outil permettant de pallier les tendances à la dégradation des forêts. L’outil prend en compte les préoccupations de tous les acteurs impliqués dans la gestion durable de la biodiversité.

Abstract

Considered a symbol of the indigenous people’s cultural identity, the sacred forests in Manon country are being severely degraded. They have fallen victim to urban expansion and other economic necessities. In addition to the consequences of this vulnerability (which are difficult to reverse), we are also witnessing the decline of many plant and animal species that were once strictly protected. This obvious fact raises the following research question: What is the opinion of indigenous peoples regarding the vulnerability and future of sacred forests in the Manon Country? The study aims to explore the biological diversity of sacred forests in order to consider a tool for mitigating their decline. Socio-ecological questionnaire surveys and direct observations were used to collect data. A total of 17 sacred forests (of which 52.94% were reserved for education) were identified in 4 Manon villages. These legendary areas have benefited from the restricted use of plant species. Each Forest identified is governed by a ritual charter ranging from restrictions to a total ban on visiting. Important plant species are therefore fully protected by the rigour of this charter.  Although these identified forests are rich and varied in species, they remain vulnerable to demystification, urbanization, monotheistic religions, SOGUIPAH and the arrival of refugees from Liberia. Despite the vulnerability of these forests, the views of the Manon indigenous people were assessed with a view to devising a tool to counteract forest degradation trends. The tool takes into account the concerns of all stakeholders involved in the sustainable management of biodiversity.

 


 

Ó Référence électronique

 

Pé Louoguéa SIMMY, Agnès SANGARE, Tamba Kinding LENO, Alpha Madiou DIALLO, Aissata CAMARA, « Vulnérabilité des patrimoines forestiers en Guinée : Opinions les autochtones pour pallier au déclin des Forêts sacrées en pays Manon ? », Numéro varia (En ligne), (Numéro 1 | 2024), ISSN: 2957- 9279, p.95-109, mis en ligne, le 30 juin 2024.



 

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