La mobilité académique internationale représente aujourd’hui un enjeu majeur des dynamiques migratoires et de la circulation des élites universitaires en Afrique de l’Ouest, bien qu’elle soit encore marquée par d’importantes inégalités sociales et territoriales. En Côte d’Ivoire, ces disparités se manifestent selon les universités publiques et les profils des étudiants. L’objectif de cette recherche est d’analyser comment les caractéristiques sociodémographiques des étudiants, ainsi que l’ancrage institutionnel et géographique des universités, influencent l’accès à la mobilité académique encadrée. L’étude se base sur une enquête mixte réalisée auprès de 267 étudiants (220 bénéficiaires et 47 non-bénéficiaires) dans cinq universités publiques (UFHB, UAO, UNA, UJLOG, UPGC), utilisant des traitements statistiques et des comparaisons interuniversitaires.
Les résultats révèlent que les cycles avancés (Master, Doctorat) concentrent presque l’intégralité des mobilités, tandis que l’impact du genre, du statut matrimonial et de l’âge varie d’une université à l’autre. À l’UFHB, une quasi-parité est observée entre hommes (51 %) et femmes (49 %), alors que des écarts significatifs se constatent à l’UPGC (81 % d’hommes), à l’UNA (67 %) et à l’UJLOG (62 %). Concernant les célibataires, il existe une domination absolue à l’UPGC (100 %) et à l’UJLOG (100 %), tandis que les taux d’étudiants mariés restent faibles à l’UFHB (11 %), à l’UNA (13 %) et à l’UAO (12 %). En ce qui concerne l’âge, les étudiants âgés de 26 à 32 ans sont majoritaires dans toutes les universités. Cette étude contribue ainsi à une meilleure compréhension des logiques de sélection sociale et territoriale liées à la mobilité académique en Côte d’Ivoire, et, plus largement, à l’analyse des inégalités d’accès à la mobilité étudiante en Afrique de l’Ouest.
Mots-clés : Mobilité académique ; Côte d’Ivoire ; Afrique de l’Ouest ; caractéristiques sociodémographiques ; Différenciation spatiale ; Inégalités d’accès ; Circulation des élites.
International academic mobility is now a key issue in migration dynamics and the movement of academic elites in West Africa, but it remains marked by significant social and territorial inequalities. In Côte d’Ivoire, these disparities are evident among public universities and student profiles. The objective of this research is to understand how the sociodemographic characteristics of students and the institutional and geographical location of universities structure access to supervised mobility. The analysis is based on a mixed survey of 267 students (220 beneficiaries and 47 non-beneficiaries) in five public universities (UFHB, UAO, UNA, UJLOG, UPGC), using statistical processing and inter-university comparisons. The results show that advanced cycles (Master’s, Doctorate) account for almost all mobility, while the impact of gender, marital status, and age varies depending on the university. There is near parity between men (51%) and women (49%) at UFHB, but very marked differences at UPGC (81% men), UNA (67%), and UJLOG (62%). In terms of single students, there is absolute dominance at UPGC (100%) and UJLOG (100%), while a low rate of married students is observed at UFHB (11%), UNA (13%), and UAO (12%). In terms of age, 26–32-year-olds dominate in all universities. This work thus contributes to understanding the social and territorial logic of academic mobility in Côte d’Ivoire and, more broadly, to analyzing inequalities in access to student mobility in West Africa.
Keywords : Academic mobility; Ivory Coast; West Africa; sociodemographic characteristics; spatial differentiation; inequalities in access; circulation of elites.