Espaces Africains

Revue Espaces Africains - Groupe de recherche pluridisciplinaire et international « Populations, Sociétés & Territoires » (PoSTer)

Colloque Pluridisciplinaire International – Édition 1 (2024)

APPEL À COMMUNICATION

SOCIÉTÉS ET ESPACES AFRICAINS : MUTATIONS, DÉFIS ET PERSPECTIVES

CALENDRIER

Dernier délai d’envoi des résumés
04 décembre 2023

Réponse du comité scientifique et de sélection des communications retenues
08 janvier 2024

Envoi des communications intégrales
08 mars 2024 (au plus tard)

Tenue du colloque
14 au 17 mai 2024

FRAIS D'INSCRIPRTION

Les frais d’inscription des participants au Colloque sont fixés respectivement comme suit :

  • Enseignants – Chercheurs :
    50 000 F CFA (76, 29 Euros ou 81, 17 USD) ;
  • Doctorants-Chercheurs :
    30 000 F CFA (45, 77 Euros ou 48, 7 USD) ;
  • Industriel, professionnel ou autres : 100 000 F CFA (152, 56 Euros ou 164,32 USD).

Ces montants couvrent la documentation, les pause-café, les trois repas de midi (6, 7 et 8 mai 2024 ) et la publication des actes pour les communications retenues par le comité scientifique.

NB : Les contacts pour les paiements par Mobile Money, Western Union, MoneyGram, et Ria vous seront communiqués ultérieurement.

CONTEXTE ET JUSTIFICATION  

La généralisation et l’accélération des changements sociétaux et des mutations des espaces auxquels sont confrontées les sociétés africaines, sous l’effet conjugué de forces tant internes qu’externes, posent de nouvelles questions et des défis inédits au monde académique. La pression démographique croissante sur des ressources de plus en plus rares (eau, énergie,  biomasse, etc.), la sécurité alimentaire et les menaces écologiques, la multiplication des crises sanitaires accélèrent la recomposition des sociétés et des territoires à différentes échelles. La déstructuration des systèmes économiques et de subsistance constitue ici un défi plus âpre qu’ailleurs, de même que l’accès à l’éducation pour les nouvelles générations plus nombreuses. La reconfiguration rapide des enjeux géopolitiques, sur fond d’émergence récente de nouveaux acteurs extérieurs, de contestation de logiques postcoloniales et de logiques ethnopolitiques toujours bien présentes, constitue un symptôme de ces changements en même temps qu’elle y contribue. Ils induisent de nouvelles revendications sociales et des mouvements de populations – transsahariens vers le Maghreb et l’Europe, mais plus encore intra-continentaux, intra-régionaux, intra-étatiques – qui impactent à leur tour les territoires sur tout le continent. L’urbanisation, la littoralisation, la recomposition du foncier et la contraction inquiétante des milieux naturels apparaissent comme les traductions géographiques parmi les plus visibles de ces changements et font l’objet d’une attention croissante de la part des chercheurs.

Dans ce cadre, l’objectif général du colloque est de s’interroger sur les changements sociétaux à l’œuvre et sur leurs traductions dans les espaces et territoires concernés, dans leur diversité et les spécificités de leurs situations sous-régionales, nationales et locales. Les réflexions proposées sur la transformation de ces contextes sociétaux et spatiaux et les nouveaux enjeux qu’ils posent doivent nous permettre de repenser nos catégories d’analyses, ainsi que les notions et outils que nous utilisons pour les appréhender, dans l’optique de répondre aux défis majeurs auxquels sont confrontées nos sociétés et d’explorer de nouvelles pistes d’investigation. La journée du 06 mai 2024 sera consacrée aux séances plénières et tables rondes.

En phase avec la multiplication des réflexions dans ce champ de recherche pluridisciplinaire et à la nature des préoccupations scientifiques qu’elle révèle, la réflexion s’articulera ensuite autour de neuf axes qui feront chacun l’objet d’un atelier :

Axe 1 : Systèmes économiques en mutation

L’un des moteurs majeurs de la transformation des territoires locaux en Afrique centrale, en Afrique de l’Ouest, dans le Maghreb-Machrek, en Afrique méridionale ou orientale est relatif aux mutations de leurs structures économiques. Celles-ci s’opèrent sous l’impulsion de facteurs tant internes (par exemple, le lien entre changement climatique et vulnérabilité environnementale, les changements de structures démographiques, la crise des systèmes productifs, la mobilité des populations, l’essor sans précédent des NTIC, l’émergence de nouveaux marchés, les initiatives innovantes dans de nouveaux secteurs d’activité, le développement d’une nouvelle culture entrepreneuriale, etc.) qu’externes (effets de stratégies économiques mondialisées, apparition de nouveaux acteurs – Chinois, Russes, Indiens, entre autres – dans le domaine agricole ou minier, investissements étrangers dans les infrastructures de transport et de production, etc.). Cet axe s’intéressera aux transformations de ces structures économiques, dont la tertiairisation pléthorique, la fragilisation du monde paysan et artisanal, l’expansion géographique des activités minières et l’amplification des échanges maritimes constituent quelques-unes des multiples manifestations. Les propositions traiteront de ces systèmes économiques changeants en contextes locaux comme à l’échelle sous-régionale ou à celle du continent africain.

Axe 2 : Évolutions démographiques et dynamiques des territoires

Les sociétés et territoires africains ont connu de profonds bouleversements démographiques au XXe siècle, qui se prolongent actuellement selon des rythmes et des temporalités différentes.          La tendance générale est à la poursuite de l’amélioration des conditions sanitaires et de ses effets sur la baisse de la mortalité. Les facteurs qui rendent compte de la natalité, liés autant aux conditions économiques et aux rapports de genre qu’aux éthos culturels et religieux, s’articulent de manière très différente selon l’espace considéré. Tandis que certains espaces, tels que l’Afrique méridionale, ont largement engagé leur transition démographique, d’autres tels que l’Afrique Centrale ou l’Afrique de l’Ouest sahélienne connaissent des taux de croissance de leur population parmi les plus élevés de la planète. L’axe vise à traiter de ces évolutions démographiques, de leurs déterminants, et de leurs effets sur les dynamiques des territoires.

Axe 3 : Peuplement, mobilités, migrations internes et internationales

Les migrations africaines incarnent les dynamiques de nos sociétés aux échelles locale, régionale et globale, faisant de l’approche multiscalaire une piste de réflexion féconde (notamment dans sa relation consubstantielle avec les problématiques de développement local). Effets de la modernisation des systèmes productifs territoriaux en milieu rural, les migrations sont en même temps le catalyseur de l’émergence d’une classe moyenne entrepreneuriale endogène revitalisant les villes. L’accaparement des ressources naturelles par les grandes exploitations en milieu rural et l’exclusion des catégories sociales urbaines les moins équipées rendent plus vulnérables une part croissante de la population, alors plus sensible à l’appel de la migration. Dans ce contexte naissent de véritables champs territoriaux de migrations. Ainsi, cet axe s’intéressera, entre autres, au lien entre migrations et disparités spatiales selon une approche multiscalaire, ainsi qu’au lien entre migration et crises de systèmes productifs (cycle de vie des régions et émergence des champs territoriaux de migration). Il s’intéressera par ailleurs, aux compétitions pour les ressources naturelles, aux recompositions spatiales urbaines et rurales, comme catalyseurs ou effets des migrations. Le lien entre migration et développement sera également considéré sous l’angle des politiques migratoires et de la diaspora comme actrice du développement. Nous considérerons enfin la problématique de l’insertion des migrants de retour, et explorerons le lien entre migration et changement climatique.

Axe 4 : Géopolitique et dynamiques frontalières

Les études menées sur les frontières, depuis au moins trois décennies, révèlent un changement notable de leurs fonctions. Lignes de séparation et marqueurs de l’appropriation territoriale, les frontières sont aussi des traits d’union fondant des constructions régionales originales qui sont de véritables zones d’échanges et de stabilité (Union européenne). Ailleurs, elles demeurent au contraire des lignes de séparation où s’affrontent les nationalismes et prospèrent les dynamiques interlopes. Les frontières constituent, au regard des contentieux qu’elles n’a cessé d’engendrer, des enjeux géopolitiques majeurs en Afrique. L’examen de ces différends permet de distinguer trois catégories de situations : celles ayant débouché sur des affrontements armés ; celles relatives aux conflits latents donnant lieu à des incidents frontaliers plus ou moins sérieux ; et celles dont les différends mineurs ne perturbent pas fondamentalement les relations interétatiques et ont pu parfois trouver un règlement définitif. La création du Programme Frontière de l’Union Africaine (PFUA) a visé à aplanir ces contentieux et à en prévenir d’autres. Dans ce contexte, l’axe se propose de considérer cinq pistes de recherche : les litiges frontaliers ; le lien entre frontières et mobilités ; la relation entre frontières et activités interlopes ; l’(in)sécurité transfrontalière ; l’aménagement et le développement des espaces   (trans)frontaliers.

Axe 5 : Pouvoirs, religions et conflits

Cet axe ambitionne de comprendre et d’analyser les manifestations du pouvoir et de l’usage qu’en fait son détenteur, qu’il soit séculier ou non, dans la gestion des sociétés africaines.                     La réflexion considérera la question de la montée du djihadisme et de ses effets sociaux et politiques à l’échelle locale et régionale sur le continent, et de l’instrumentalisation et la surinterprétation des normes et valeurs religieuses sur lesquelles il s’appuie. Cette problématique concerne également nombre de mouvements issus de mouvances fondamentalistes d’autres religions (Anti-Balaka en Centrafrique, Lord’s Resistance Army en Ouganda, etc.). Un autre axe de réflexion relatif à la problématique des conflits s’intéresse au contexte des périodes électorales qui, plutôt que de faciliter la transition démocratique, sont sources d’anxiété, de doute et de peur, quand elles ne donnent pas lieu à des coups d’État. La troisième piste proposée concerne les conflits d’ordre ethnique et/ou foncier. L’exploitation abusive des ressources naturelles et les disparités économiques régionales finissent par mettre en conflit des peuples dont les dirigeants en quête de légitimité instrumentalisent les identités. La dernière piste proposée par l’axe a trait aux conflits en contexte d’accès problématique à l’alimentation et à la santé des catégories sociales les plus vulnérables. Cette dernière piste explorera notamment la question du dialogue des catégories thérapeutiques entre conflictualité et collaboration, et les nouvelles luttes des acteurs de la résilience sociale en contexte endémique.

Axe 6 : Mutations rurales et foncières

La pression démographique, les mutations des modes de vie, l’introduction de nouvelles variétés et techniques culturales, l’évolution des processus de production et systèmes de production, les logiques du capitalisme international et de l’agriculture d’exportation comptent parmi les principales forces participant à la transformation des espaces ruraux. Dans le même temps, leurs incidences sont visibles sur la dégradation des sols, sur les crises foncières et le recul des forêts primaires si fondamentales pour les équilibres écologiques. L’agroforesterie et l’agroécologie constituent une alternative contribuant au maintien de ces équilibres. Ces changements questionnent le jeu des acteurs et les mutations spatiales en cours, dans un contexte impacté par le changement climatique. Entre traditions et innovations, le milieu rural est le théâtre de mutations socio-spatiales et environnementales qui suscitent de nouvelles perceptions des espaces-terroirs et de leur fonction. Dans ce cadre, comment lire et problématiser les enjeux actuels et futurs des milieux ruraux sous l’angle thématique de l’agriculture ? La notion de développement est-elle encore pertinente, et sous l’égide de quelles catégories d’acteurs ? Comment ces derniers – en particulier les exploitants agricoles – perçoivent-ils les mutations en cours ? Comment peut-on accompagner ces espaces pour garantir la sécurité et/ou la souveraineté alimentaire, et répondre aux objectifs mondiaux du développement durable et aux transitions à venir ? Autant de questions auxquelles cet axe entendra répondre.

Axe 7 : Villes et littoraux

Les processus d’urbanisation et de littoralisation des sociétés africaines (disposant d’une façade maritime) hérités de l’ère coloniale et consolidés au cours de la période postérieure aux indépendances se sont nourris l’un de l’autre. Héritages durables de la géographie coloniale, les littoraux et en particulier les villes portuaires – qui sont souvent devenues les capitales des États côtiers – constituent les interfaces majeures entre les arrière-pays africains riches en ressources naturelles et les marchés du « Nord ». Avec le temps, autour de ces espaces portuaires se sont développées des villes majeures agrégeant activités logistiques, tertiaires et productives, flux de populations, posant de nouvelles problématiques d’inégalités socio-spatiales à l’échelle nationale et infra-urbaine. L’urbanisation et la littoralisation croissante sont, ici comme ailleurs, synonymes de concentration et de diversification croissante des espaces résidentiels, des activités d’échanges, de production, de loisir et touristiques.  Quelles sont les nouvelles relations des villes avec la mer ? Quelles sont les dynamiques qui expliquent l’étalement des fronts de mer et l’agrégation des quartiers et villages de bord de mer ?  Quels sont ces nouveaux habitants et les dynamiques de mobilité urbaine au sein de ces villes ? Quelle est l’évolution du prix du foncier et est-ce que cette augmentation des prix, n’est pas source d’exclusion des jeunes ménages et des catégories les plus modestes sur des dynamiques proches de ce que l’on observe en Europe ?  Quelle est la nature des conflits d’usages entre populations traditionnelles et nouveaux arrivants, entre activités de type tourisme balnéaire et activités de pêche piroguières, ou au contraire les complémentarités qui peuvent apparaître ? Les littoraux sont aussi de nouvelles interfaces pour l’essor des activités de réseaux illégaux globalisés impactant en profondeur les sociétés et les États africains : trafic de drogue, d’armes et traite des êtres humains. Autant de questions que l’axe ambitionne d’aborder.

Axe 8 : Environnement et risques

De nos jours, les questions environnementales et les risques qui leur sont associés sont devenus une préoccupation mondiale majeure, dans un contexte d’humanisation de l’espace par le développement socio-économique des territoires. La destruction environnementale entraine la raréfaction des ressources naturelles qui est l’une des causes des conflits locaux et régionaux. En outre, la dégradation de l’environnement impacte de façon négative la santé des populations et l’exploitation massive et non raisonnée des ressources environnementales perturbe les équilibres écosystémiques et réduit la biodiversité. Il apparaît donc pertinent de s’interroger sur les ressorts et mécanismes de ces changements, les risques encourus en termes humains et économiques, et sur les catastrophes passées afin de prévenir les potentiels risques futurs pour nos sociétés. Dans ce cadre, l’axe se penchera sur : les stratégies de formation et de sensibilisation des populations sur ces questions ; la soutenabilité socio-environnementale et le niveau de culture environnementale des populations ; les politiques publiques, les cadres juridiques et les menaces sur la sécurité socio-environnementale ; les mutations spatiales, activités anthropiques, et risques socio-environnementaux en milieu urbain et rural ; les crises environnementales, catastrophes naturelles et vulnérabilités de ces milieux ; l’exploitation des ressources naturelles et la menace sur la biodiversité.

Axe 9 : Cartographie, télédétection et SIG

Les sciences de l’information sont l’un des moyens privilégiés pour l’analyse et la communication en géographie. Elles servent à mieux comprendre l’espace, les territoires et les paysages. Utilisées aussi par des sciences connexes, comme la démographie ou l’économie, les sciences de l’information ont pour but de proposer une lecture spatialisée des phénomènes. Ainsi, l’étude des dynamiques complexes à de multiples échelles spatio-temporelles poursuit l’objectif de contribuer aux connaissances relatives aux interactions nature/société, à l’aide de la géomatique. Dans ce cadre, l’axe visera à montrer comment les SIG contribuent à : apporter des informations pertinentes et efficientes pour une gestion rationnelle des terres, des ressources naturelles, forestières et agricoles et environnementales ; faire progresser le développement et l’application des sciences de l’information géospatiale (télédétection, systèmes d’information géographique, systèmes de positionnement global, modélisation, drones, réseaux collaboratifs… ) pour aborder des problèmes du local au global ; développer des concepts, méthodes et outils pour l’utilisation et la valorisation de l’information spatiale dans les processus de décision. La donnée et l’information étant au cœur de la réflexion, les thématiques scientifiques qui y sont traitées s’appuient sur les divers apports du traitement numérique de l’information géographique (traitement d’images, analyse spatiale, modélisation-simulation).

CONSIGNES

Les propositions de communications devront s’inscrire dans le cadre de l’un des neuf axes ci- dessus, correspondant à neuf ateliers qui se tiendront les 6, 7 et 8 mai 2024 à l’Université Jean Lorougnon Guédé (Daloa, Côte d’Ivoire). Elles seront à adresser par courriel (format Word, RTF) à ces deux adresses : poster_ujlog@espacesafricains.org  / colloquegroupeposter@yahoo.com              Elles comprendront un titre, un résumé de 250 mots et 4 à 6 mots-clés. La date limite d’envoi des résumés est fixée au 04 décembre 2023. Le secrétariat du colloque enverra un accusé de réception aux personnes ayant fait une proposition de communication. Le Comité scientifique informera les auteurs des résultats de la sélection des propositions retenues au programme du colloque au plus tard le 08 janvier 2024. Le texte intégral des communications retenues devra parvenir au secrétariat du colloque, selon les mêmes modalités que pour l’envoi du résumé, au plus tard le 04 mars 2024. Une version sous format d’article scientifique de ces communications pourra être adressée à la même date pour sélection en vue d’être publiée dans un numéro spécial de la revue Espaces Africains : https://espacesafricains.org/

CONTACTS

  • Didier-Charles GOUAMENE
    Maître de Conférences – Géographe (Daloa – UJLoG – CI) Gestionnaire du Groupe de recherche PoSTer
    Tél : +225 07 07 87 42 81
  • Atsé Laudose Miguel ELEAZARUS
    Enseignant-chercheur – Géographe (Daloa – UJLoG – CI) Responsable d’encadrement et de communication de PoSTer Tél : +225 07 87 06 47 86
  • N’kpome Styvince Romaric KOUAO
    Enseignant-chercheur – Géographe (Daloa – UJLoG – CI) Responsable d’encadrement et de communication de PoSTer Tél : + 225 07 77 15 85 43 / +225 01 53 317 997
  • Kinakpefan Michel TRAORE
    Enseignant-chercheur – Géographe (Daloa – UJLoG – CI) Responsable de formation et de communication de PoSTer Tél : + 225 07 07 19 65 11

Courriels :
poster_ujlog@espacesafricains.org
colloquegroupeposter@yahoo.com

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