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Revue Espaces Africains - Groupe de recherche pluridisciplinaire et international « Populations, Sociétés & Territoires » (PoSTer)

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Clet Mesmin EDOU EBOLO – Médard OBIANG EBANEGA – Robert Vancelas OBIANG ZOGO


État des lieux de la qualité de l’air à Libreville (Gabon) : impacts sanitaires et coût économique de 1990 à 2019

The state of air quality in Libreville (Gabon) : health impacts and economic cost from 1990 to 2019


Clet Mesmin EDOU EBOLO – Médard OBIANG EBANEGA – Robert Vancelas OBIANG ZOGO

Résumé

La pollution est la cause de nombreux décès dans le monde. De plus, elle impacte fortement la santé et le budget des ménages. Le problème semble moins grave au Gabon, un pays à fort taux d’urbanisation en Afrique. En dépit de préoccupations majeures sur les effets nocifs de la pollution de l’air, peu de données existent sur son évaluation, son impact sanitaire et son coût financier. En utilisant les données de pollution de l’air et d’impacts sanitaires du Global Burden of Disease (GBD), et les données de l’OCDE sur l’évaluation économiques des décès attribués à la pollution de l’air, cet article aborde la question de la qualité de l’air, dans le cas d’une ville africaine, Libreville au Gabon, de 1990 à 2019. Les données de terrain montrent que la qualité de l’air s’est dégradée entre 1990 et 2019, alors que le nombre de décès, surtout liés aux émissions domestiques, a régressé au fil des années. La pollution de l’air a causé au total près de 13 174 décès au cours de cette période et généré un coût de santé de 27,931 milliards de dollars US ; soit une valeur moyenne de 2 milliards par an. Cela équivaut à environ 13,71 % du PIB moyen du Gabon pour cet intervalle temporel.

Mots-clés : pollution, air, santé, économie, Libreville, Gabon.

Abstract

Pollution is the cause of many deaths around the world. In addition, it has a strong impact on health and household budgets. The problem seems less serious in Gabon, a country with a high rate of urbanization in Africa. Despite major concerns about the harmful effects of air pollution, little data exists on its assessment, health impact and financial cost. Using air pollution and health impact data from the Global Burden of Disease (GBD), and data from the OECD on the economic valuation of deaths attributed to air pollution, this article discusses the issue of air quality, in the case of an African city, Libreville in Gabon, from 1990 to 2019. Field data shows that the air quality has deteriorated between 1990 and 2019, while that the number of deaths, especially related to domestic emissions, has decreased over the years. Air pollution caused a total of nearly 13,174 deaths during this period and generated a health cost of 27,931 billion USD ; with an average value of 2 billion per year. This equates to approximately 13.71% of Gabon’s average GDP for this time interval.

Keywords : pollution, air, health, economy, Libreville, Gabon.

Introduction

Dans le monde, neuf personnes sur dix respirent un air pollué (OMS 2018 : 1). Cette pollution devient, de nos jours, un risque environnemental majeur et occasionne des millions de décès par an selon l’OMS (2018 : 1). De surcroit, la pollution de l’air devient un problème de santé publique à l’échelle planétaire (Maignant 2015 : 47). La conscience écologique croissante, depuis plusieurs décennies, a permis d’approfondir les recherches pour mieux comprendre l’émission de produits nocifs dans l’atmosphère, leur transformation chimique, leur concentration ambiante et leur dépôt dans les secteurs sensibles (Endlicher et al., 2008 : 71). De ce fait, il a été démontré que la pollution de l’air est principalement due à l’utilisation de combustibles et de technologies polluantes (Simwela et. al., 2018 : 588-589). Ainsi, le trafic routier, les activités industrielles, agricoles et domestiques sont considérées comme principales sources de polluants atmosphériques auxquelles peuvent s’ajouter quelques sources naturelles telles que les feux de forêt et les éruptions volcaniques (Ndong 2019 : 7-8).

Endlicher et al. (2008 : 71-72) indiquent que des études épidémiologiques, provenant de différentes régions du monde, ont montré l’importance de la réduction des produits nocifs dans l’air pour la santé humaine. Des travaux similaires notent l’existence d’une corrélation entre l’exposition aux polluants atmosphériques, la nature des polluants, leurs caractéristiques physico-chimiques et le risque accru de maladies respiratoires et cardiovasculaires (Ndong 2019 : 29). Ceci étant, les relations entre les niveaux de polluants dus aux différentes sources varient entre les villes, les régions et les pays en raison des facteurs d’influence comme le climat, les activités humaines et la ventilation des lieux (Simwela et al. 2018 : 589). Outre ses impacts sanitaires, une mauvaise qualité de l’air peut aussi causer d’importants dommages économiques (Croitoru, Chang et Akpokodje 2020 : 750).

De 1990 à 2015, la valeur économique estimée de la pollution de l’air à l’échelle mondiale variait de 3 200 à 5 110 milliards de dollars US (World Bank et IHME 2016 : 51). Les projections de celle-ci atteindront 18 000 à 25 000 milliards à l’horizon 2060. D’après Soumaïla (2019 : 100), en matière de pollution de l’air, les coûts les plus élevés concernent ceux liés aux dépenses de santé souvent supportées par la collectivité. Aussi, dans une certaine mesure, ces dépenses liées à la pollution de l’air peuvent également être supportées par les assurances (Drif, Messina et Valade 2020 : 1), la sécurité sociale ou même l’économie des ménages.

Dans le contexte africain, les mesures des polluants atmosphériques sont relativement élevées par rapport aux valeurs observées dans certains pays développés (Orubu et Omotor 2011 : 4179). Près de 90 % des décès liés à cette pollution surviendraient dans des pays d’Afrique, à revenu faible ou intermédiaire (OMS 2018 : 2). Ainsi, l’évaluation de la qualité de l’air, de l’exposition environnementale et de son impact sanitaire constitue désormais un défi majeur et prioritaire, et ce, d’autant plus dans les pays défavorisés (Ndong 2019 : 1).

Au Gabon, les rares études consacrées à la pollution de l’air sont celles de Asseko (2017), Ngo et al. (2019), Nzinga (2019) et Obiang Zogo (2020). Si toutes ces études, aux échelles fines, ont évalué les variations spatiotemporelles des PM2.5 dans les villes du Gabon (Libreville, Franceville et Port-Gentil), seule celle de Nzinga (2019 : 52-91) traite, de façon spécifique, des relations entre la qualité de l’air et la santé des populations. Aucune de ces études n’a abordé l’aspect économique de la pollution de l’air. En revanche, quelques études globales, notamment de Roy (2016 : 22-35 et 39-41) et de Health Effects Institute (HEI) (2020 : 5-24), ont traité des relations entre la pollution de l’air, la santé des populations et le coût économique. Pour des questions aussi épineuses, abordées de façon partielle dans ces différents rapports, il apparait important de faire un gros plan sur le Gabon, afin de fournir les détails concernant les impacts sanitaires et le coût économique de la pollution. Pour ce travail, il est question de faire un état des lieux sur la qualité de l’air au Gabon et principalement dans la ville de Libreville. Ainsi, sans entrer dans les détails scalaires, pour cause d’insuffisance de données, il s’agit de rendre compte des impacts sanitaires et du coût économique associés à la qualité de l’air, dans la capitale gabonaise, de l’année 1990 à 2019.

1. Données et méthodes

1.1. Présentation du Gabon

Le Gabon est un pays du centre-ouest de l’Afrique équatoriale. Il se situe entre les latitudes 2°20 Nord et 3°55 Sud ; et entre 9 et 14° de longitude Est. Son espace géographique se limite au nord-ouest par la Guinée Équatoriale, au nord par le Cameroun, à l’est et au sud par la république du Congo, et à l’ouest par l’océan Atlantique (fig.1). Pays du bassin forestier du Congo et traversé par l’équateur, il totalise une superficie de 267 667 km² couverte à environ 88% de forêts. Son climat est de type équatorial, chaud et humide, avec une forte pluviosité annuelle comprise entre 1400 et 3600 mm d’eau, en fonction des caractéristiquesorographiques des régions (Maloba Makanga 2005 : 51-53).

Depuis plusieurs décennies, le Gabon connait un processus d’urbanisation galopant, passant de 20 % en 1960 à 73 % en 1993 (Guay 2002 : 101). La population vivant dans les villes a atteint 87 % en 2013 (DGS 2015 : 4) et, selon les estimations de la Banque Mondiale, elle avoisine les 90 % en 2019 (Perspective monde 2021 : 1). Un tel taux fait du Gabon l’un des pays les plus urbanisés en Afrique. Son économie repose essentiellement sur l’exploitation des ressources naturelles extraites du sol et du sous-sol (pétrole, bois et manganèse). Cette économie est dépendante du pétrole brut dont la part relative dans le produit intérieur brut (PIB) est d’environ 21 % (Nations Unies 2018 : 8). Le PIB du Gabon était en 2020 de 15,5 milliards de dollars US (Perspective monde 2021 : 1), soit un revenu par habitant moyen annuel d’environ 7 700 dollars.

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Fig. 1 : Situation géographique du Gabon en Afrique

Source : Réalisée par Obiang Zogo (2022) à partir de la base de données cartographique du Laboratoire de Géomatique, de Recherche Appliquée et de Conseil (2013), et celle de OpenAFRICA (2020).

1.2. Données et méthodes de l’étude

Les données utilisées dans cette étude sont de trois types, au pas de temps annuel. Il s’agit des données d’estimations de concentrations des polluants (PM2.5, Ozone) et d’exposition aux émissions domestiques, celles des impacts sanitaires attribuables à la pollution de l’air, et les données du coût économique imputé à cette pollution. Ces données proviennent du projet Global Burden of Disease (GBD) de l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME) et du Health Effects Institute (HEI). Elles sont accessibles via des rapports annuels « State of Global Air » de HEI et de Roy (2016 : 22-35 et 39-41). Ces données, notamment celles des concentrations des polluants, l’exposition des ménages et les impacts sanitaires, sont également disponibles sur le site internet de HEI (www.stateofglobalair.org ).

D’après Health Effects Institute (2020a : 1), les données de pollution utilisées concernent la pollution de l’air extérieur aux particules fines (PM2.5), celle de l’Ozone troposphérique au niveau du sol, et l’exposition domestique à la pollution de l’air intérieur. Les PM2.5 sont les polluants les plus toxiques pour la santé humaine (OMS 2018 : 2). Leurs concentrations sont exprimées en microgrammes de particules par mètre cube d’air (µg/m3).

D’après la Commission de Coopération Environnementale (CCE) du Canada, du Mexique et des États-Unis d’Amérique, l’ozone troposphérique (O3), dont les activités anthropiques participent à la formation par la combustion de combustibles fossiles, nuit aussi à la santé humaine. Ses concentrations sont exprimées en parties par milliard (ppb). Les émissions domestiques, dont l’origine principale est la combustion de combustibles fossiles, sont exprimées en proportion de la population. Il s’agit ici de la proportion de la population (de chaque pays) vivant dans des ménages où la cuisson est faite avec des combustibles solides (Health Effects Institute 2020b : 12).

Pour estimer les concentrations des polluants, de façon globale, les scientifiques de GBD ont combiné les données de 10 408 moniteurs de qualité de l’air représentant des données urbaines et rurales de 116 pays, les observations satellitaires, et les modèles mondiaux de chimie-transport (Health Effects Institute 2020a : 1). Notons que ces modèles permettent d’estimer le mouvement et la concentration des polluants en utilisant des données sur les émissions, les réactions chimiques et les conditions météorologiques. Ainsi, les données de pollution estimées couvrent l’ensemble des pays du monde, exceptés la Guyane Française et le Sahara-Occidental dont les données sont indisponibles (fig. 2).


Fig. 2 : Pays inclus dans les régions couvertes par les données du GBD

Source : Health Effects Institute (2020b : 8)

Les impacts sanitaires sont estimés à partir du croisement d’informations issues de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), des enquêtes sur les pratiques de cuisson et l’utilisation du combustible dans différents pays, des enquêtes démographiques et des mesures de la pollution de l’air intérieur. Cette combinaison d’informations permet d’estimer l’exposition des ménages à la pollution atmosphérique. De plus, la connaissance de la charge de morbidité due à la pollution de l’air est nécessaire pour le calcul des impacts sanitaires. Ainsi, les scientifiques de GBD ont procédé à l’évaluation, systématique et rigoureuse, des preuves scientifiques mondiales afin d’attribuer un résultat de santé donné ou une cause de décès à un polluant particulier. Pour chaque pays, la charge de morbidité a été calculée par le projet GBD en utilisant des fonctions mathématiques, dérivées d’études épidémiologiques des pays du monde entier, reliant différents niveaux d’exposition au risque accru de décès ou d’invalidité pour chaque cause, selon l’âge et le sexe. Sont incluses dans cette étude, les estimations de l’exposition de la population aux PM2.5, à la pollution de l’air domestique et à l’O3, des données spécifiques au pays sur les taux de morbidité et de mortalité pour chaque maladie liée à la pollution, et les données démographiques. Les effets sanitaires attribuables à l’exposition aux PM2.5, à la pollution de l’air domestique et à l’O3, contenus dans l’évaluation de GBD, sont également utilisés dans le cadre de la présente étude. Ces effets sanitaires sont, entre autres, les cardiopathies ischémiques, le cancer du poumon, la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), les infections des voies respiratoires inférieures (telles que la pneumonie), les accidents vasculaires cérébraux, le diabète de type 2 et les conséquences défavorables à la naissance. Pour l’ozone, la MPOC est le seul effet sur la santé inclus dans les données de GBD. Les détails concernant cet ensemble de données et les calculs associés sont donnés dans Health Effects Institute (2020a : 1).

S’agissant du coût économique de la pollution de l’air, les données de base proviennent essentiellement du rapport de Roy (2016 : 32-37). Cette littérature évalue le coût économique de la santé sur la base du nombre de décès prématurés et de la valeur statistique de la vie (VSV). La VSV reflète la volonté de la société de payer pour réduire le risque de décès (Croitoru, Chang et Akpokodje 2020 : 759). Elle prend en compte le risque de décès et sa valeur monétaire (Soumaïla Mouleye 2019 : 106).D’après une analyse réalisée dans les pays de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), la VSV des pays d’Afrique subsaharienne a été estimée sur la base de 37 000 Dollars US correspondant au PIB moyen par habitant (World Bank et IHME 2016 : 48). En conséquence, le coût de la mortalité pour le Gabon est évalué à 2,12 millions de Dollars US en moyenne (Roy 2016 : 35). Cette valeur monétaire prend en charge les dommages de la pollution de l’air sur la population en tenant compte de la mortalité et de la morbidité (Croitoru, Chang et Akpokodje 2020 : 759).

La littérature épidémiologique rapporte que les relations causales entre l’exposition à la pollution de l’air et la morbidité est beaucoup plus limitée que celle concernant la mortalité. Selon les données de chaque pays, Roy (2016 : 36), recommande d’utiliser 8 à 10 % du coût de la mortalité pour tenir compte de la morbidité, en raison de l’absence d’études spécifiques certains pays.

1.3. Analyse des données

Pour rendre compte de l’état de la qualité de l’air de 1990 à 2020 à Libreville, les données de concentrations annuelles des polluants considérés ont été confrontées aux normes de qualité de l’air, notamment aux « valeurs limites » et/ou « valeurs cibles ». D’après le Journal Officiel du Grand-Duché de Luxembourg de 2011, une valeur limite est le niveau de concentration d’un polluant fixé sur la base des connaissances scientifiques, dans le but d’éviter, de prévenir ou de réduire les effets nocifs sur la santé humaine et l’environnement, et à ne pas dépasser une fois atteint. De même, la valeur cible désigne un niveau fixé dans le but d’éviter, de prévenir ou de réduire les effets nocifs sur la santé humaine et l’environnement, à atteindre dans la mesure du possible sur une période donnée.

En 1978 et en 1987, l’OMS a établi des normes de qualité de l’air pour l’O3 et les matières particulaires. Dans la documentation de l’OMS, il existe trois valeurs cibles pour les PM2.5 aux échelles journalière et annuelle, en plus de la valeur limite ou « ligne directrice » (OMS 2006 : 14 ; OMS 2021 : 5). Pour le cas de l’O3, les valeurs limite et cible journalières sont des normes établies sur 8 heures (RMQA et DSP de Montréal-Centre 1998 : 114-116 ; OMS 2021 : 5). Depuis 1978, l’OMS n’a jamais promulgué de norme annuelle pour l’O3. Mais, il existe des normes pour des régions telles que celles de l’Union Européenne, ou des normes spécifiques pour certains pays du monde.

D’après ANSES (2017a : 5), il y a environ une cinquantaine de pays disposant d’une norme annuelle comprise entre 50 et 250 µg/m3. Dans cette étude, les valeurs annuelles de l’O3 ont été confrontées à la norme du Mozambique (pays d’Afrique subsaharienne), et celle de l’Indonésie (Pays tropical d’Asie). Car, en effet, le Gabon n’a jamais promulgué de normes fixant les valeurs limites des concentration d’O; et, la norme annuelle d’O3 est inexistante dans la documentation de l’OMS (OMS 2006 : 12 ; OMS 2021 : 5). Pour confronter les moyennes annuelles de l’O3 aux normes de qualité de l’air, elles ont été converties en µg/m3. 1 ppb étant égal à 2 µg/m3, la procédure de conversion a consisté à doubler les valeurs de l’O3 exprimées en ppb (Drif, Messina et Valade 2020 : 12).

Les données de GBD sur les effets sanitaires attribuables à l’exposition aux PM2.5, à la pollution de l’air domestique et à l’O3 sont présentées sous forme de pourcentage par rapport au total de décès enregistrés dans le pays de 1990 à 2019, et par rapport à la charge de chaque polluant sur les causes spécifiques de ces décès. A partir de ces taux, nous avons déduit la part de décès affectée à chaque type d’exposition à la pollution de l’air. Cela a permis d’avoir une vue détaillée sur le nombre de décès attribués à chaque maladie (cause de décès), pour chaque polluant pris en compte.

Le coût de la mortalité et de la morbidité lié à la pollution de l’air au Gabon a été évalué à 2,12 millions USD, d’après l’étude de Roy (2016 : 35). Cette VSV émane de différents scénarios de formulation de l’élasticité sur le revenu compris entre 0,8 et 1,2. D’après R. Roy (2016 : 34), il y a trois scénarios différents d’élasticité permettant de calculer la VSV spécifiques à chaque pays africain.

L’hypothèse de l’OCDE est de calculer la VSV sur la base d’un coefficient de 0,8 ; alors qu’une option propose l’usage d’une élasticité de 1,2, soit 10 % du coût de la mortalité (Croitoru, Chang et Akpokodje 2020 : 759). Mais, la littérature épidémiologique recommande d’utiliser la valeur centrale de deux coefficients, soit une élasticité de 1 pour le cas présent. La VSV de 2,12 millions de Dollars US définie par Roy (2016 : 35) sur la base d’une élasticité de 1, a permis d’estimer les coûts de la pollution de l’air pour chaque année de la période d’étude. A partir de la VSV, l’estimation du coût économique d’un polluant donné se détermine, de façon générale, par le produit de celle-ci et du nombre de décès lié au polluant considéré. En appliquant ce calcul, ont été estimés les coûts des effets sanitaires attribués à l’exposition aux PM2.5, à la pollution de l’air domestique et à l’O3 ; ainsi que les coûts attribués à chaque cause de décès selon les polluants, à travers le calcul ci-après :

CS = VSV * ND

Où :

  • CS est le coût des effets sanitaires attribués à l’exposition d’un polluant donnée (PM2.5, pollution de l’air domestique ou O3) ;
  • VSV est la valeur statistique de la vie ;
  • ND est le nombre de décès attribué au polluant considéré (PM2.5, pollution de l’air domestique ou O3).

2. Résultats

2.1. État de la qualité de l’air à Libreville

La pollution de l’air à Libreville a beaucoup varié entre 1990 et 2019 (fig. 3). Les données de GBD de 1990 à 2019 (Health Effects Institute, 2020a : 1) indiquent une variété de résultats de la concentration ambiante en termes de PM2.5 et d’O3. Les concentrations moyennes annuelles des PM2.5 se situent entre 34,1 et 39,7 µg/m3. Ces valeurs ont été observées respectivement en 2014 et 2015. La ligne directrice de l’OMS de 2006 relative à la qualité de l’air est fixée à 10 µg/m3 en concentration moyenne annuelle. Pour le cas de Libreville, elle a été largement dépassée au cours de la période d’étude. De plus, ces variations des concentrations annuelles des PM2.5 sont également au-dessus des trois cibles intermédiaires annuelles de l’OMS (3e cible = 15 µg/m3, 2e cible = 25 µg/m3, et la 1re cible = 35 µg/m3) (fig. 3). Dans l’ensemble, les plus faibles concentrations des PM2.5, inférieures à la 1re cible intermédiaire de l’OMS, sont observées en 2005 (34,3 µg/m3), 2012 (35 µg/m3) et en 2014 (34,1 µg/m3). Les années 2015 et 2016 apparaissent comme les plus polluées avec respectivement 39,7 et 39 µg/m3 de concentrations moyennes annuelles.

Fig.3: Évolution de la qualité de l’air aux PM2.5 à Libreville de 1990 à 2019

Source : Réalisée par Obiang Zogo (2022) à partir des données tirées de www.stateofglobalair.org et de OMS (2006 : 12)

Les variations des concentrations en O3 troposphérique à Libreville montrent une période de décroissance de 1990 à 2000 (51,8 – 43,8 µg/m3) (fig. 4). L’an 2000 est l’unique année ayant enregistrée une concentration moyenne inférieure à la norme indonésienne (50 µg/m3) en matière de qualité de l’air. La période 2000-2015 est marquée par une croissance constante des moyennes annuelles d’O3 allant jusqu’à 67,4 µg/m3. Après cette période, on note une légère baisse de 3,4 µg/m3 des valeurs de l’O3 jusqu’en 2018 ; puis, une hausse jusqu’en 2019. D’après la figure 4, ci-après, depuis 2018, les concentrations d’O3 à Libreville ont franchi la première norme mozambiquienne en matière de qualité de l’air, fixée à 70 µg/m3 ; puis, cette norme sera finalement dépassée en 2019, avec une concentration annuelle de 72 µg/m3.

Fig. 4 : Évolution de la qualité de l’air à l’O3 à Libreville de 1990 à 2019

Source : Réalisée par Obiang Zogo (2022) à partir des données tirées de www.stateofglobalair.org et de ANSES (2017b : 125)

Dans certains pays africains voisins comme le Cameroun et le Nigéria, les valeurs enregistrées peuvent atteindre environ 100 µg/m3 en 2019 (Health Effects Institute, 2020a : 1). Les concentrations de l’O3 observées à Libreville sont en constante évolution. Elles témoignent d’un mauvais état de la qualité de l’air dans le pays et constituent un risque majeur de santé publique. Comme de nombreux pays du monde, la proportion de la population exposée à la pollution de l’air intérieur est en constante diminution depuis 1990 (fig.5). Au Gabon, cette proportion de la population est passée de 61% en 1990 à 8% en 2019 (fig. 5). De 1990 à 2010, le taux d’exposition de la population à la pollution domestique a diminué de 43%. De 2010 à 2019, cette diminution de l’exposition à la pollution intérieure a été de 10%.

Fig. 5 : Évolution de la proportion de population exposée aux émissions domestiques comparativement aux populations urbaines et rurales au Gabon de 1990 à 2019

Source : Réalisée par Obiang Zogo (2022) à partir des données tirées de www.stateofglobalair.org et de Perspective monde (2021 : 1)

En confrontant les données d’exposition à celles de l’évolution de la population gabonaise dans les villes et les campagnes au cours de la même période, on constate que la croissance de la part de la population exposée aux émissions des ménages évolue avec l’exode rural. Ce qui semble logique, étant donné que les principales sources d’énergie utilisées en milieu rural au Gabon, comme dans d’autres pays africains d’ailleurs, sont essentiellement le bois de cuisson et le pétrole lampant (pour l’éclairage). Une diminution de la population rurale s’accompagne donc d’une réduction de l’exposition des populations à la pollution d’origine domestique. Analogiquement, la population urbaine croissante est davantage exposée à la pollution de l’air extérieur dont le transport routier est l’une des principales sources.

2.2. Impacts sanitaires associés aux concentrations des polluants atmosphériques à Libreville entre 1990 à 2019

Les maladies les plus attribuables à la pollution de l’air, notamment celles répertoriées dans la base de données de la GBD, sont au nombre de sept. Il s’agit entre autres des infections des voies respiratoires inférieures (IVRI), le cancer du poumon (CP), la cardiopathie ischémique (CI), l’AVC ischémique (AVCI), la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), le diabète de type 2 (DT2) et des conséquences défavorables à la naissance (IDN). À Libreville, sur le nombre total des décès prématurés dus à ces maladies, la part de décès attribuables à la pollution de l’air varie entre 14 et 27 % par maladie ; alors que, la part non attribuable aux polluants de l’air reste au-dessus de 73 % (tabl. 1). La part de décès attribuée aux PM2.5 reste nettement plus élevée (13 à 22 %) par rapport à celles des émissions anthropiques (1-2 %) et de l’O3 (3%, uniquement pour la MPOC). Dans la part des causes de décès associés aux PM2.5, la maladie pulmonaire obstructive chronique domine à 16,3 % soit 22/135 (tabl. 2), suivie de la cardiopathie ischémique (15,56 %) et de l’AVC ischémique (15,56 %) soit 21/135. Les conséquences défavorables à la naissance (9,63 %) soit 13/135, sont les moins représentées en tant que causes de décès prématurés attribués à la pollution aux PM2.5 à Libreville. Pour les cas de décès liés à la pollution intérieure, hormis les infections des voies respiratoires inférieures et les décès à la naissance (8,33 %), la part dans les décès (16,67 %) reste constante entre les cinq autres causes (tabl. 2). La maladie pulmonaire obstructive chronique est l’unique cause de décès pris en compte en ce qui concerne l’exposition humaine à l’O3 troposphérique. La part attribuée à l’O3 représente 11,11 % du total des cas de la MPOC à Libreville, soit 3/27.

Tabl. 1 : Répartition globale des taux de décès associés à la pollution de l’air à Libreville

Source : Réalisé par Obiang Zogo (2022) à partir des données tirées de www.stateofglobalair.org

Tabl. 2 : Répartition des taux de décès associés à la pollution de l’air à Libreville

Source : Réalisé par Obiang Zogo (2022) à partir des données tirées de www.stateofglobalair.org

Dans l’ensemble, le tableau 2 présente la répartition des taux de décès associés à la pollution de l’air à Libreville, et ceux affectés spécifiquement à chaque maladie ou causes de décès. Ainsi, dans la dernière rubrique de ce tableau 2, la pollution aux PM2.5 apparait comme la principale cause de décès attribuable à la pollution de l’air, avec un taux moyen de 90,5%. Elle est secondée par les émissions anthropiques (7,91 %) et la pollution à l’O3 qui ne représente que 1,59 %. De même, en tenant compte des causes individuelles de décès, les taux de décès liés à la pollution aux PM2.5 varient entre 81,48 % (MPOC) et 94,74 % (IVRI) selon les maladies. Pour le cas spécifique de la pollution à l’O3, les pertes de vie attribuées à la MPOC représentent 11,11 % ; alors que les CP et les DT2 apparaissent comme les principales causes de décès pour l’exposition à la pollution domestique.

De 1990 à 2019, les dommages causés par la pollution de l’air à Libreville sont en constante décroissance, très marquée pour les émissions anthropiques, de façon générale. Si dans la tendance générale, on note une forte décroissance des décès liés à la pollution atmosphérique ; en revanche, les décès liés aux émissions des PM2.5 et de l’O3 sont en constante évolution, comme indiqué dans le tableau 3 et les figures 6 à 8. Ces illustrations (tabl. 3 et fig.6, 7 et 8) montrent que dans l’ensemble, le nombre de décès imputable à la qualité de l’air baisse de 1990 à 2013 (-23,28 %) ; et, par la suite, une légère hausse, particulièrement la pollution aux PM2.5, est enregistrée entre 2013 et 2015 (+1,43 %). De plus, on note une légère réduction des pertes de vie, de 1 %, pour la période 2015-2016 puis, une croissance de 1,34 % pour 2016-2019. Ces fluctuations montrent que, depuis 2016, le nombre de décès causé par la pollution de l’air est en croissance. En étudiant l’évolution de ces dommages en fonction des types de polluants (tabl. 3) et les cas de maladies (fig.4, 5 et 6), on constate que le nombre de décès liés aux émissions domestiques sont en constante régression depuis 1990. En revanche, les cas de décès imputés aux concentrations de la matière particulaire et de l’O3 progressent au cours de la période d’étude. Ceci signifie que la tendance générale des dommages de la pollution de l’air est beaucoup influencée par la réduction des émissions anthropiques.

Tabl. 3 : Répartition du nombre de décès par polluant de l’air à Libreville

Source : Réalisé par Obiang Zogo (2022) à partir des données tirées de www.stateofglobalair.org

Fig.6 : Répartition du nombre de décès attribués aux PM2.5 par cas de maladie à Libreville

Source : Réalisée par Obiang Zogo (2022) à partir des données tirées de www.stateofglobalair.org

Fig. 7 : Répartition du nombre de décès attribués aux émissions anthropiques par cas de maladie à Libreville

Source : Réalisée par Obiang Zogo (2022) à partir des données tirées de www.stateofglobalair.org

Fig. 8: Répartition du nombre de décès liés à la MPOC attribués à l’O3 par cas de maladie à Libreville

Source : Réalisée par Obiang Zogo (2022) à partir des données tirées de www.stateofglobalair.org

2.3. Coût économique de la pollution de l’air à Libreville de 1990 à 2020

Suite au calcul du nombre de cas de décès spécifique par type de polluant et par cas de maladie, le coût monétaire de la pollution de l’air dépend des impacts qu’elle cause. La valeur monétaire totale de la pollution de l’air à Libreville entre 1990 et 2019 est estimée à 27,931 milliards de dollars US (tabl. 3, ci-après) ; pour une valeur moyenne annuelle de 2 milliards. Cette valeur moyenne annuelle du coût économique de la pollution de l’air équivaut à environ 13,71 % du PIB moyen du Gabon pour la même période.

Tabl. 4 : Répartition des coûts annuels des décès attribués à la pollution de l’air par polluant à Libreville

Source : Réalisé par Obiang Zogo (2022) à partir des données tirées de www.stateofglobalair.org

Afin d’avoir une lecture détaillée de cette valeur économique, elle a été calculée à partir des variables illustrées dans les figures 6, 7 et 8. Les figures 9, 10 et 11 fournissent ainsi les dépenses, en valeur monétaire, liées aux décès dont les polluants atmosphériques sont responsables. La part du coût économique des PM2.5 est évaluée à 71,77 %, et celle des émissions domestiques représente 27,90 %. D’après la figure 9, le plus petit coût monétaire attribué aux décès causés par les PM2.5 a été enregistré en 1990 (630 millions USD) et la plus grande valeur en 2019 (1,741 milliards USD), pour un total de 20,045 milliards de 1990 à 2019.

Fig. 9 : Répartition du coût économique des décès attribués aux PM2.5 à Libreville par maladie

Source : Réalisée par Obiang Zogo (2022) à partir des données tirées de www.stateofglobalair.org

En ce qui concerne les émissions domestiques (fig. 9), la valeur économique des décès a considérablement baissé dans le temps. Ainsi, d’après la figure 9, pour une estimation totale de 7,793 milliards de dollars US de 1990 à 2019, le plus grand coût attribué aux émissions anthropiques (1,836 milliards) a été observé en 1990 pour se situer à 147 millions en 2019. En revanche, on note une progression irrégulière du coût économique de l’O3(fig. 9), qui reste le plus bas par rapport à ceux des PM2.5 et des émissions anthropiques. Il est estimé à une somme totale de 93 millions de dollars US de 1990 à 2019.

Fig. 10 : Répartition du coût économique des décès attribués aux émissions anthropiques à Libreville par maladie

Source : Réalisée par Obiang Zogo (2022) à partir des données tirées de www.stateofglobalair.org

Fig. 11 : Répartition du coût économique des décès de la MPOC attribués à l’Ozone à Libreville

Source : Réalisée par Obiang Zogo (2022) à partir des données tirées de www.stateofglobalair.org

Dans l’ensemble, la MPOC est la cause de décès lié à la pollution de l’air la plus coûteuse. Elle représente 16,68 % du coût total, et est secondée par l’AVCI et les CI (15,82 %). Le DT2 et les CP représentent chacun 15,28 % du coût économique total. Les IVRI et les IDN sont les causes de décès les moins couteuses, avec respectivement 11,89 et 9,23 % des parts monétaires.

3. Discussion

Les résultats de la pollution de l’air, estimés en moyenne à 39,7 µg/m3 en 2015, reflètent sensiblement ceux de Ngo et al., (2019 : 4) qui, au cours du mois de février 2015, ont estimé la moyenne des concentrations des PM2.5 à 35,8 µg/m3 à Libreville et 60,9 µg/m3 à Port-Gentil. Toutefois, l’écart est plus grand avec les résultats de Asseko (2017 : 36) qui, au cours du second semestre (Juillet-Décembre) de l’année 2016, a estimé la moyenne des concentrations à 15 µg/m3 pour Libreville, et à 25 µg/m3 pour Franceville. Cet écart est encore plus grand pour les années 2017 et 2018, pendant lesquelles Obiang Zogo (2020 : 98) a estimé les concentrations moyennes annuelles à 8,5 et 8,4 µg/m3 pour la ville de Libreville, alors qu’en 2019, la moyenne du premier trimestre (Janvier-Mars) a été estimée à 14,91 µg/m3. Ces différents résultats, bien que de fonds et ponctuels, en plus d’être de courte durée pour la plupart, montrent tous que les années 2015 et 2016 sont celles ayant enregistré les plus fortes concentrations de la matière particulaire dans l’air, tout comme l’indiquent les données de GBD. Dans la même logique, les années 2015 et 2016 ont été marquées par une forte visibilité du lithométéore (brume sèche) au Gabon entre les mois de Novembre et Mars (Ella Asseko 2017 : 17). Au cours de ces mêmes périodes, l’Institut d’Épidémiologie et de Lutte contre les Endémies du Gabon (IELE) a fait le constat de la présence saisonnière de quelques maladies respiratoires, notamment la grippe et la toux (Tsoumba 2017 : 5).

L’évaluation du coût économique de la pollution de l’air pour les pays africains de Roy (2016 : 32-37) a estimé qu’en 2013, la valeur monétaire des dommages liés aux PM2.5 et aux émissions domestiques au Gabon était de 1,838 milliards de dollars US. Pour la présente étude, elle a été estimée à 1,906 milliards ; soit une différence de 68 millions de dollars US. En effet, pour l’étude de Roy (2016 : 22), le nombre de décès attribués à la pollution au PM2.5 (407) et ceux attribués aux émissions domestiques (460) totalisent 867 cas. Alors que, pour cette étude, les cas liés aux PM2.5 (753) et aux émissions domestiques (146) donnent une somme de 889 décès, ce qui peut justifier cette différence dans le coût monétaire. Les différences observées dans la distribution du nombre de décès pour ces variables proviennent des sources de données exploitées. Ce qui constitue une des raisons pour lesquelles les pays d’Afrique subsaharienne en général, et le Gabon en particulier, doivent relever les défis de mise en œuvre des politiques axés sur la surveillance de la qualité de l’air et de ses impacts sanitaires. En effet, les problèmes liés à la recherche fondamentale et aux données découlent de l’insuffisance de l’engagement financier et de l’allocation des ressources pour s’attaquer au problème de la pollution atmosphérique. Ainsi, en dehors de la recherche académique dans ce domaine, souvent financée par des bailleurs de fonds ou des donateurs internationaux, les gouvernements africains allouent très rarement des ressources financières et matérielles pour traiter le problème de qualité de l’air. Celui-ci est devenu un problème majeur de santé publique. Au stade actuel des connaissances, aucune autre étude n’a évalué le coût de la pollution de l’air au Gabon, en particulier dans les villes qui abritent la majorité de sa population.

Conclusion

Cette étude, réalisée à partir de la base de données mondiales et données de terrain sur la pollution, a permis de faire un état des lieux sur la qualité de l’air à Libreville, abordé sous trois aspects. S’agissant du premier, une évaluation des variations annuelles des PM2.5, des émissions anthropiques et de l’O3 a été effectuée. Confrontées aux normes de qualité de l’air diverses, il ressort que, à l’exception des émissions anthropiques, l’état de la qualité de l’air est critique dans toute la période d’étude (1990-2019). L’aspect sanitaire de la pollution de l’air montre une croissance dans l’ensemble avec plus de 800 décès prématurés par an, principalement causés par la MPOC les AVCI et les CI. Le coût économique lié aux dommages sanitaires de cette pollution de l’air à Libreville est de l’ordre de 2 milliards de dollars US en moyenne annuelle, et représente environ 13,71 % du PIB national.

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Auteurs

Clet Mesmin EDOU EBOLO
Maître de Conférences (CAMES) en Géographie et environnement
Enseignant-Chercheur
Laboratoire de Géomatique, de Recherche Appliquée et de Conseil(LAGRAC)
Département des Sciences Géographiques, Environnementales et Marines, Université Omar Bongo, Libreville (Gabon)
Courriel : ebolofr@yahoo.fr

Médard OBIANG EBANEGA
Docteur en Géographie et télédétection
Enseignant-Chercheur
Laboratoire de Géomatique, de Recherche Appliquée et de Conseil (LAGRAC)
Département des Sciences Géographiques, Environnementales et Marines, Université Omar Bongo, Libreville (Gabon)
Courriel : obiang_medard@yahoo.fr

Robert Vancelas OBIANG ZOGO
Ingénieur des travaux géographiques
Chercheur associé – Laboratoire de Géomatique, de Recherche Appliquée et de Conseil (LAGRAC)
Département des Sciences Géographiques, Environnementales et Marines, Université Omar Bongo, Libreville (Gabon)
Courriel : obiangr19@gmail.com

Auteur correspondant
Robert Vancelas OBIANG ZOGO
Courriel : obiangr19@gmail.com

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