Interactions entre les différents maillons de la chaîne de valeur de la tomate fraîche dans les communes de Klouékanmè et Lalo
Interactions between the various links in the fresh tomato value chain in the municipalities of Klouekanme and Lalo
Donald Mensanh MADEGNAN – Jacob Afouda YABI – Guy Sourou NOUATIN
Résumé
Le fonctionnement d’une chaîne de valeur agricole est déterminé par la présence d’acteurs guidés par des objectifs précis. Sur la base des seize acteurs identifiés, un examen minutieux des règles qui régissent les relations a été fait. Pour y parvenir, un échantillon de 313 acteurs a été enquêté de janvier à mars 2021. La méthode de la Matrice des Acteurs, Contraintes, Tactiques, Objectifs et Recommandations (MACTOR) a été utilisée afin de s’intéresser aux acteurs qui, de près ou de loin, commandent le fonctionnement de la chaîne. À l’aide d’un diagramme d’influence et de dépendance, les rapports de force ont été établis. Les résultats obtenus révèlent l’existence de quatre groupes d’acteurs à savoir : les acteurs dominants, les acteurs relais, les acteurs dominés et les acteurs autonomes. Les acteurs répertoriés et intervenant dans la chaîne de valeur de la tomate fraîche ont divers comportements déterminés par leurs désidératas respectifs et leurs positions au sein de la chaîne. En fonction du positionnement de chaque acteur au sein de la chaîne, les jeux de rôles -dirigés par les pouvoirs des uns et des autres- sont au cœur des règles définissant les relations au sein de la chaîne.
Mots-clés : Interactions, MACTOR, Maillons Tomate, Klouékanmè et Lalo.
Code JEL : Q13 C83 N57
Abstract
The functioning of an agricultural value chain is determined by the presence of actors guided by specific objectives. Based on the sixteen actors identified, a careful examination of the rules that govern the relationships was made. To achieve this, a sample of 313 actors was surveyed from January to March 2021. The Matrix of Actors, Constraints, Tactics, Objectives and Recommendations (MACTOR) method was used to focus on actors who, directly or indirectly, from afar, control the operation of the chain. Using an influence and dependency diagram, the balance of power was established. The results obtained reveal the existence of four groups of actors, namely: dominant actors, relay actors, dominated actors and autonomous actors. The actors listed and intervening in the fresh tomato value chain have various behaviors determined by their respective desires and their positions within the chain. Depending on the position of each actor within the chain, role-playing -directed by the powers of each other- is at the heart of the rules defining the relationships within the chain.
Key words : Interactions, MACTOR, Links, Tomato, Klouekanme and Lalo.
JEL Code : Q13 C83 N57
Introduction
L’Afrique est confrontée à de graves défis sur le plan du développement (faible croissance économique, niveau de pauvreté accru, faible développement humain et mauvaise gouvernance) qui contribuent au minimum à créer un doute sur la pérennité des gains réalisés au cours des quinze dernières années (Devarajan & Fengler 2013 : 105). Malgré la croissance récente observée en Afrique, on relève peu d’indices de ce que les économistes appellent la « transformation structurelle », c’est-à-dire la transformation d’une économie agricole à faible productivité en une économie manufacturière et de services plus productive (Devarajan & Fengler 2013 : 105). Le développement des chaînes de valeurs, qui constitue le produit de leur analyse, aide à situer le système du marché des produits en termes d’amélioration de leur compétitivité, leur efficience et leur fiabilité (Union Africaine 2017 : 2).
Au Bénin, le secteur rural qui occupe 70 % de la population active, et contribue pour environ 32,7% du PIB, fournit environ 75% des recettes d’exportations et 15% des recettes de l’État (INSAE[1] 2017 : 7). La croissance agricole pourrait être un instrument de réduction de la pauvreté, l’enjeu étant d’accroître les revenus tirés de l’agriculture et de créer des emplois tout en réduisant les prix des produits alimentaires (Banque Mondiale 2016 : 37). Staritz et al. (2011 : 5) ont analysé le rôle des chaînes de valeur dans le progrès socioéconomique et ont remarqué que la littérature était souvent centrée sur la dimension économique plutôt que sur la dimension sociale de ce progrès (c’est-à-dire l’amélioration des conditions de travail et la création d’emplois plus qualifiés et mieux payés). Bien que les dimensions économique et sociale du progrès soient souvent liées, l’une ne mène pas nécessairement à l’autre.
Selon Filippi et Triboulet (2006 : 105), la coordination des acteurs dans la définition des règles d’identification s’avère centrale dans les différents modes de gestion et de conduite des tâches. La faiblesse des liens entre acteurs est considérée comme un des manquements de l’agriculture africaine ainsi que la multiplicité des approches d’intervention (Klerkx et al, 2010 : 393). Selon Vodounhè et al. (2010 : 43-44), la plateforme multi-acteurs est considérée comme une approche permettant de structurer les acteurs autour d’un intérêt ou d’un objectif commun. De cette façon, la chaîne des acteurs décrit comment les producteurs, les transformateurs, les acheteurs, les vendeurs, les consommateurs, les Partenaires Techniques et Financiers, les structures d’appui, etc., séparés par le temps et l’espace ajoutent progressivement de la valeur aux approches quand ces derniers passent d’une approche à l’autre (Mercandalli et al, 2018 : 37). Les chaînes de valeur agricoles n’échappent pas aux constats précédents encore moins celles du maraîchage.
Les communes de Klouékanmè et Lalo font partie des fortes zones de production de tomate fraîche au Bénin. En outre, on assiste à une mauvaise organisation des acteurs intervenant au sein de la chaîne de valeur de la tomate fraîche dans la zone d’étude.
Les comportements des acteurs traduisent une interférence entre jeu et réalité et permettent de révéler partiellement les relations sociales entre les individus. Les acteurs disposant de degrés de liberté ont recours à leurs connaissances du système réel de gestion démontrant l’introduction de la réalité dans le jeu (Daré 2005 : 402). Aussi, l’absence d’études sur la structure des interactions entre les acteurs de cette chaîne dans ces deux zones à forte productivité justifie-t-elle la présente étude afin de mieux cerner la structure des acteurs. Dans les communes de Klouékanmè et Lalo, comment se comportent les acteurs intervenant dans la chaîne de valeur de la tomate fraîche ?
Cette recherche vise à apprécier les interactions et les règles régissant les relations entre les divers acteurs de la chaîne de valeur de la tomate fraîche dans les communes de Klouékanmè et Lalo.
Le présent article est structuré autour de (i) l’analyse du jeu des acteurs d’une part et (ii) des interactions entre les acteurs impliqués dans le fonctionnement de la chaîne de valeur de tomate fraîche d’autre part en confrontant les degrés d’influence et de dépendance de chaque maillon.
1. Matériel et méthode
1.1. Milieu d’étude
Les travaux ont été réalisés dans les communes de Klouékanmè et Lalo dans le département du Couffo. La zone d’étude est caractérisée par des rendements moyens de tomate de 8,45 T/Ha pour la commune de Klouékanmè et de 8,15 T/Ha pour celle de Lalo au titre des dix dernières campagnes (MAEP[2] 2020 : 5). Les Communes de Lalo et de Klouékanmè font partie des meilleures zones productrices de tomate dans le Département du Couffo, (MAEP 2019 : 9) et bénéficient d’un réseau hydrographique constitué du fleuve Couffo et de ses affluents.
La figure ci-dessous met en exergue les atouts hydrographiques de la zone d’étude ainsi que ses contours administratifs.
Fig. 1 : Carte hydrographique de la zone d’étude
Source : Auteurs, 2020
1.2. Collecte des données
Les données ont été collectées auprès de 313 acteurs dans les communes de Klouékanmè et Lalo dont 283 producteurs. Les informations collectées sont relatives aux liens fonctionnels et diverses relations existant entre les divers maillons de la chaîne de valeur de la tomate fraîche dans les communes de Klouékanmè et Lalo.
Des entretiens individuels semi-structurés et non structurés ont été réalisés dans le but de recueillir des informations auprès des acteurs opérant au sein de la chaîne de valeur. Les rapports de force nés de ces relations, les convergences et divergences entre les divers maillons ont fait l’objet d’une grande attention. L’analyse des interactions est un champ de recherche qui peut être abordé de différentes façons, de différents points de vue. Ces différentes approches s’influencent et se complètent. Les données ont été collectées avec le logiciel MODA via Kobo Collect. Elles ont été exportées vers le tableur EXCEL version 2016 et traitées avec le logiciel STATA 22.0.
1.3. Analyse des données
Les données collectées dans le cadre du présent article ont été analysées avec l’approche MACTOR (Matrice des Acteurs, Contraintes, Tactiques, Objectifs et Recommandations). Elle permet de modéliser les interactions entre les différents acteurs d’un projet, d’une filière ou d’une organisation. Elle est issue des travaux de Michel Godet en 1990 et vise à définir une Matrice des Alliances, Conflits, Tactiques & Objectifs entre ces différents acteurs, ainsi que les Recommandations qui pourraient en découler. Chaque acteur a une identité, un projet et des moyens d’actions propres, organisés dans une stratégie pour atteindre les
buts et les objectifs qu’il s’est fixés pour les faire aboutir. L’objectif de la méthode est d’estimer les rapports de force entre les acteurs et d’étudier les convergences et divergences existant entre eux, sur des objectifs relatifs à des enjeux donnés. Cette analyse met en évidence les enjeux stratégiques et les questions qui pourraient être décisives pour la dynamique de la filière. La méthode MACTOR comporte sept étapes adaptables à chaque contexte. Au regard de la spécificité de la présente étude, trois étapes de la méthode ont été prises en compte dans l’analyse des interactions. Il s’agit de (i) L’analyse structurelle qui permet de s’intéresser aux acteurs qui, de près ou de loin, commandent le fonctionnement de la chaîne. Elle permet d’établir une carte d’identité stratégique de chaque acteur avec ses finalités, objectifs, motivations, contraintes, comportements stratégiques, et l’examen des moyens d’actions dont dispose chaque acteur sur les autres pour mener à bien ses activités ; (ii) La conception d’une matrice où chaque acteur est positionné sur chaque objectif en faisant ressortir les divergences et les convergences : En créant un tableau à double entrée, avec en ligne et en colonne les acteurs précédemment identifiés, on obtient une matrice permettant de mesurer les influences directes des acteurs les uns par rapport aux autres. On attribue un score de 0 à 4 pour évaluer les relations de chaque intervenant avec ses partenaires. La sommation des points obtenus pour chaque ligne indique à quel degré un acteur influence les autres et le total de points obtenu en colonne mesure sa dépendance vis-à-vis de l’ensemble ; et (iii) L’établissement des convergences et divergences (rapports de force) : cette étape consiste à la construction d’une matrice des influences directes entre acteurs à partir de la carte d’identité stratégique des acteurs en valorisant les moyens d’actions de chaque acteur. Nous nous sommes rendus attentifs aux « décors dans lesquels les acteurs de la chaîne évoluent, aux masques qu’ils portent en lien avec les rôles respectifs qu’ils jouent », aux jeux de stratégie auxquels ils se prêtent, et dans lesquels ils manipulent des informations pour parvenir à leurs fins.
Le degré de dépendance stipule que l’influence d’un maillon sur un autre inscrit ce dernier dans un rapport de dépendance, de domination, par rapport au premier. L’analyse des rapports de force des acteurs met en avant les forces et les faiblesses de chacun d’entre eux. Nous avons donc porté notre regard sur les relations fonctionnelles liant chaque acteur de la chaîne à son homologue et non sur l’analyse de la personnalité.
2. Résultats
2.1 Analyse du jeu des acteurs
L’approche du jeu des acteurs permet d’apprécier les résultats issus de la confrontation de leurs projets, les conflits et rapports de force en présence dans les décisions et processus relatifs aux interactions les liant au quotidien.
Les résultats obtenus au terme de la collecte des données faite ainsi que les analyses y afférentes ont permis de noter la présence de 16 acteurs répartis en cinq groupes. L’inventaire des différents maillons identifiés dans la chaîne de valeur de la tomate fraîche fait état des Opérateurs privés directs (Producteurs, Grossistes, Détaillants et Consommateurs); des Supporteurs de la chaîne (Fournisseurs de semences, d’engrais, de produits phytosanitaires, Intermédiaires et transporteurs) ; des Acteurs institutionnels (Cellule Communale Agence Territoriale de Développement Agricole, Direction Départementale de l’Agriculture de l’Élevage et de la Pêche, Préfecture et Mairies) ; des Facilitateurs externes (Bailleurs de fonds, Projets de développement) et des Opérateurs privés indirects (Institution de microfinance).
Il ressort des informations collectées, la présence d’acteurs directs ou indirects qui interagissent pour impacter cette production. Les résultats obtenus révèlent que la majorité des producteurs (66,20%) entretiennent des relations entre eux et avec l’ensemble de la chaîne. Les liens fonctionnels entre producteurs sont des relations de confiance, de coopération, de production, d’échanges, de lien de parenté, d’arrangements contractuels, d’organisation sociale, d’accompagnement, d’entraide, de recherche de marchés, de visite d’échanges, de ventes, de partage d’expériences, de location de terre, et de franche collaboration. Moins de la moitié (42,95%) des producteurs de tomate fraîche sont en contact avec les grossistes à travers des relations de vente, commerciales et des partenariats. Plus du tiers (34,50%) des producteurs sont en interaction avec les détaillants/commerçants. Il s’agit essentiellement des opérations d’achats, de ventes, des conventions et des contrats. Près de 40% des producteurs se ravitaillent en semences auprès des fournisseurs de semences. Un peu moins de la moitié des producteurs (42,95%) sont en relation avec les fournisseurs d’engrais. Les relations liant les producteurs et les fournisseurs de produits phytosanitaires ne sont pas moins importantes. Elles concernent 26,05% des enquêtés.
Les producteurs ne sont pas tous en contact avec les intermédiaires puisque seulement 20% des enquêtés affirment avoir des relations de confiance qui leur permettent d’être en collaboration avec ces derniers pour avoir accès au marché. 35,56 % des producteurs ont une relation avec les transporteurs. Il ressort des données obtenues que les grossistes viennent directement acheter la tomate avec leurs transporteurs auprès des producteurs.
Moins de la moitié des producteurs enquêtés (46.47%) sont en contact avec les cellules communales de l’Agence Territoriale de Développement Agricole pour l’encadrement technique et l’appui-conseils. Les liens fonctionnels entre les producteurs et la préfecture sont presque inexistants. De plus, 13,73% des producteurs sont en relation avec les mairies à travers des liens de coopération, pour recevoir des appuis administratifs, des conseils et diverses orientations en vue d’une meilleure organisation. La mairie accompagne les producteurs selon les données collectées dans l’entretien courant et périodique des pistes rurales en vue de faciliter le transport adéquat des marchandises. Les producteurs de tomate des communes de Lalo et Klouékanmè enquêtés ne bénéficient pas de l’assistance technique et financière des bailleurs de fonds. 11,26% des producteurs sont en partenariat avec le Projet d’Appui au Développement du Maraichage (PADMAR). Ce projet accompagne les producteurs à travers des appuis techniques, des conseils et des encadrements. 17,25% des producteurs sont en partenariat avec les Caisses Locales de Crédit Agricole Mutuel (CLCAM) qui sont des structures communales de microfinance octroyant -aux producteurs suivant des conditions bien définies- des crédits indispensables pour le financement de leurs activités. Plus du quart (29,57%) des producteurs sont en partenariat avec les Associations Villageoises d’Épargne et de Crédits (AVEC) afin d’avoir des prêts et sécuriser leur production. Plus de la moitié (53,18%) des producteurs n’ont pas de contact avec les structures de microfinance.
Les informations recueillies révèlent plusieurs interactions entre les divers maillons de la chaîne de valeur de la tomate fraîche dans la zone d’étude. Nous avons procédé à la sommation des scores de chaque ligne qui indique pour un acteur donné un indice global de son influence et le total de points obtenus pour chaque colonne, relate son indice global de dépendance.
Le tableau ci-après montre les degrés d’influence et de dépendance directe liant les divers acteurs de la chaîne de la tomate fraîche.
Légende L’influence potentielle de i sur j peut être notée de 0 à 4. |
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4 : i peut remettre en cause l’existence de j ; |
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3 : i peut remettre en cause l’accomplissement de la mission de j ; |
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2 : i peut remettre en cause la réussite des projets de ; |
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1 : i peut remettre en cause les processus opératoires de gestion de j ; |
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0 : i a peu d’influence sur j |
S’agissant des influences : Les résultats obtenus révèlent que les producteurs apparaissent comme les acteurs les plus influents dans la catégorie des opérateurs privés directs. Ils endossent une part importante de responsabilité dans le fonctionnement de la chaîne. En fait, ce rôle moteur peut s’expliquer par leur positionnement et la tutelle indirecte qu’ils exercent sur les acteurs tels que les intermédiaires, les grossistes, les détaillants, les fournisseurs d’intrants et les consommateurs. Ils sont au début de la chaîne et constituent la force de travail qui permet de disposer de la spéculation. Il faut préciser à ce sujet que la disponibilité de l’or rouge (tomate) dépend en grande partie des producteurs selon les données collectées.
Les autres acteurs du groupe des opérateurs privés directs ont des influences variées et relatives en fonction des acteurs dominés. S’agissant des grossistes, les résultats obtenus révèlent qu’ils ont une influence sur les intermédiaires, les détaillants et les transporteurs. En ce qui concerne les détaillants, ils influencent les grossistes dans une moindre mesure, mais fortement les transporteurs et les consommateurs. Les consommateurs étant au bout de la chaîne dépendent fortement des détaillants. Au niveau de la catégorie des opérateurs d’appui à la chaîne, les producteurs sont les seuls acteurs influencés par les fournisseurs d’intrants (semences, engrais, produits phytosanitaires). Toujours dans cette catégorie, les transporteurs et les intermédiaires n’exercent aucune influence sur les autres acteurs de la chaîne de valeur. Ceci dénote un affaiblissement de leur pouvoir de décision, ou d’arbitrage, notamment quand il s’agit d’interventions pouvant avoir des retombées sur les opérations de la chaîne de valeur. Concernant le groupe des acteurs institutionnels (Cellules Communales, Direction Départementale de l’Agriculture de l’Élevage et de la Pêche, Préfecture et Mairies), les Mairies constituent les acteurs les plus influents. Elles exercent une influence sur les producteurs, les fournisseurs d’intrants et les projets de développement à travers leur rôle régalien d’administration communale. Les cellules communales dans l’exercice de leurs fonctions influencent les producteurs et les fournisseurs d’intrants. Cette influence passe par l’organisation et l’appui-conseils fournis à ces derniers. La préfecture quant à elle, exerce sur les mairies des deux communes de la zone d’étude son rôle de tutelle en veillant à la légalité des actes administratifs et au contrôle de conformité des décisions communales. Quant aux facilitateurs externes, les bailleurs de fonds (Fonds International pour le Développement Agricole) exercent une influence sur le Projet d’Appui au Développement du Maraîchage qui est un projet de développement qu’ils financent. Toujours dans la catégorie des facilitateurs externes, le projet de développement dénommé PADMAR[3] influence dans une certaine mesure les producteurs à travers les appuis-conseils et les divers renforcements de capacités. Pour finir, la catégorie des opérateurs privés indirects constituée exclusivement des Institutions de Microfinance, les données collectées indiquent une influence des Caisses Locales de Crédit Agricole Mutuel sur les producteurs et les grossistes à travers les prêts que ces derniers sollicitent en vue de maintenir fonctionnelle la chaîne de valeur de la tomate fraîche dans les communes de Klouékanmè et Lalo.
S’agissant des dépendances : Les données collectées permettent de conclure que la catégorie d’acteurs la plus dépendante est celle des producteurs. Ces derniers dépendent des fournisseurs d’intrants pour disposer de la matière première (semences, engrais et produits phytosanitaires). Ils dépendent des fournisseurs d’intrants pour les conseils en matière d’utilisation des produits d’une part, des cellules communales en matière de conseils et d’appui technique d’autre part. Par ailleurs, on note une dépendance dans une moindre mesure des producteurs vis-à-vis du projet de développement PADMAR pour les appuis-conseils, des Mairies en matière d’organisation et pour les actes administratifs de reconnaissance légale, de la CLCAM pour l’obtention de crédits. En matière de dépendance, les producteurs sont suivis respectivement des grossistes et des détaillants. Les grossistes par leur position dépendent des producteurs pour disposer de la tomate fraîche. Il en est de même pour les détaillants. Ils dépendent des grossistes auprès de qui ils s’approvisionnent. Les grossistes pour certains font recours à la CLCAM pour faire des prêts. Les détaillants quant à eux dépendent fortement des consommateurs pour écouler leurs marchandises dans les marchés. Les fournisseurs d’intrants (semences, engrais et produits phytosanitaires) dépendent fortement des producteurs qui sont leurs principaux clients. Ils dépendent des cellules communales ATDA pour l’homologation et la certification des produits vendus, de la mairie pour les questions d’autorisation d’installation et la délivrance d’actes officiels d’exercice. Les transporteurs, le PADMAR et les consommateurs dépendent de deux types d’acteurs. Pour le cas des transporteurs, leur existence est conditionnée par les désidératas des grossistes et des détaillants. Quant au PADMAR, son fonctionnement est conditionné par les ressources du Fonds International pour le Développement Agricole (bailleur de fonds) et la collaboration avec les mairies qui bénéficient des interventions du projet. Les consommateurs en ce qui les concerne dépendent d’une part de la production de la tomate (producteurs) et de la disponibilité de cette denrée (détaillants). Les mairies sont des acteurs qui dépendent exclusivement de la préfecture qui est leur autorité de tutelle. Les cellules communales ATDA, la Préfecture, le FIDA et la CLCAM constituent les quatre (4) acteurs qui n’ont aucune dépendance vis-à-vis des autres acteurs de la chaîne de valeur.
2.2. Les interactions entre les acteurs impliqués dans le fonctionnement de la chaîne de valeur de tomate fraîche
À partir de la matrice des relations entre les acteurs, nous avons établi la synthèse des indicateurs influence et dépendance en application de l’approche MACTOR en vue d’apprécier ce couple d’indicateurs pour chaque acteur. L’observation et l’analyse de l’état influence/dépendance des intervenants fournissent des indications, dans le contexte existant, sur les relations fonctionnelles entre les divers acteurs impliqués dans le fonctionnement de la chaîne de valeur de la tomate fraîche.
Le tableau suivant indique les influences et dépendances globales des acteurs les uns vis-à-vis des autres par sommation des données du tableau 1.
Tabl. 2.1 : Matrice des influences et dépendances entre les acteurs
Le tableau ci-dessous est la continuité du tableau 2.1 et met en exergue les influences et dépendances globales des acteurs les uns vis-à-vis des autres par sommation des données du tableau 1.
Tabl. 2.2 : Matrice des influences et dépendances entre acteurs (suite)
Nous avons porté les données du tableau 1 sur deux axes gradués et procédé à la construction d’un diagramme d’influence/dépendance. Les données sont portées sur deux axes gradués à travers un diagramme avec la dépendance en abscisse et l’influence en ordonnée. Chaque acteur est positionné selon les coordonnées qui lui correspondent par application du tableau 1. La figure suivante montre le positionnement de chacun des acteurs répertoriés par croisement de ses coordonnées (influence globale versus dépendance globale).
Fig. 2 : Positionnement des acteurs (Influence versus Dépendance)
En rapport avec le degré d’influence-dépendance, le diagramme obtenu ci-dessus est subdivisé en quatre groupes définissant les typologies d’acteurs en fonction des interactions identifiées. Les résultats obtenus révèlent l’existence de 4 types d’acteurs : (i) le groupe des acteurs dominants constitué des cellules Communales, les CLCAM, la Préfecture du Couffo, les Mairies et le FIDA ; (ii) les acteurs relais constitués exclusivement des producteurs de tomate des deux communes objets de notre étude; (iii) les acteurs dominés sont les transporteurs, les fournisseurs d’intrants, les grossistes, les détaillants, et les intermédiaires et (iv) les acteurs autonomes constitués des consommateurs et le PADMAR.
Les acteurs utilisent les ressources dont ils disposent de la manière la plus judicieuse compte tenu des contraintes du moment, tel qu’ils les perçoivent, depuis leur position. Leur conduite n’est donc pas entièrement prévisible puisque changeante. Chacun des seize acteurs ajuste constamment sa conduite aux données nouvelles auxquelles il se trouve confronté, dans la recherche de son intérêt. Les résultats de nos travaux montrent que dans les conditions de l’action, tout acteur pris individuellement ne peut pas trouver la “solution optimale” (pour autant qu’elle existe) étant donné les contraintes dans lesquelles il agit : il se contente d’une solution praticable, faisable, accessible, possible. Les résultats montrent qu’au regard des contraintes rencontrées par chaque acteur, le fonctionnement optimal de la chaîne de valeur de la tomate fraîche n’existait pas dans la réalité. Il s’avère que dans les faits, le fonctionnement de la chaîne de valeur de la tomate fraîche n’est donc pas “le meilleur”, il est un des fonctionnements possibles, distinct du fonctionnement “optimal”.
3. Discussion
Les résultats rapportés dans le cadre de cette étude montrent les divers liens fonctionnels de la chaîne en repérant les intervenants qu’elle interpelle d’une part et en s’interrogeant sur les intérêts et les influences qu’elle met en jeu d’autre part. Considérant tous les maillons de la chaîne, les acteurs qui détiennent le plus d’influence sont les producteurs. Nonobstant ce degré élevé d’influence, les producteurs ont la plus forte dépendance. Au sein des opérateurs privés directs, les producteurs ont le plus d’influence et de dépendance suivis respectivement des grossistes et détaillants et enfin les consommateurs. Les supporteurs de la chaîne constituent le groupe des acteurs exerçant le moins d’influence au sein de la chaîne avec à la tête les intermédiaires et les transporteurs qui n’ont aucune influence sur les autres acteurs, mais dépendant d’eux. Les fournisseurs d’intrants n’exercent d’influences que sur les producteurs. Toutefois leur existence et leurs actions sont influencées par les acteurs institutionnels. Parlant de ces derniers, ils appartiennent tous sans exception à la catégorie des acteurs dominants. Les plus influents du groupe sont les Mairies suivies des Cellules Communales et de la Préfecture enfin. Les mairies dans l’exercice de leurs fonctions régaliennes d’une part et les Cellules Communales dans leur fonction d’appui-conseils ont une certaine notoriété traduisant de facto une dépendance des autres acteurs à leur égard surtout les fournisseurs d’intrants et les producteurs. Les Mairies en charge des actions de développement local, possèdent en principe un statut qui les met à la hauteur du rôle capital auquel elles sont conviées dans la réalisation des objectifs de développement local. Aussi comme mentionné plus haut, convient-il de remarquer le gap, en termes d’influence, qui les distancie de l’autorité de tutelle qu’est la Préfecture. Toutes choses pouvant remettre en cause la légitimité de leur pouvoir de décision, surtout quand il s’agit d’approbations budgétaires (mairies) et/ou décisions hautement stratégiques, politiques ou managériales qui n’intègrent pas toujours les désidératas des bénéficiaires et des structures d’appui-conseils. Ceci pourrait engendrer des externalités dans certains secteurs clés comme celui de l’agriculture. Ces résultats rejoignent les travaux de Larid (2010 : 11) qui a remarqué que les services décentralisés disposent d’un écart en termes d’influence en comparaison au Préfet délégué. Ce qui selon lui, montre un affaiblissement de leur pouvoir de décision, ou d’arbitrage, notamment quand il s’agit de questions ou d’interventions pouvant avoir des retombées sectorielles et extra régionales. Nos résultats sont en opposition avec ceux de Sene (2019 : 15) qui montre qu’en matière d’appuis notamment matériels et financiers dans le contexte de l’approche « collectivités locales » et en matière de développement, les appuis sont orientés par les politiques de l’État. On note également une opposition de nos résultats à ceux de Kouglénou (Kougblénou 2020 : 17) qui montre la nécessité de garantir la souveraineté de l’État dans la mise en œuvre de la politique agricole en lien avec les nouveaux rôles pour les différents acteurs dans la mise en œuvre des approches en matière de diversification des interventions en milieu rural. Les facilitateurs externes (FIDA[4] et PADMAR[5]) n’exercent pas de coercition substantielle sur le fonctionnement de la chaîne de valeur de la tomate fraîche dans la zone d’étude. Les opérateurs privés indirects quant à eux sont très peu influents et très peu dépendants. Ce qui matérialise davantage le conditionnement des variables de financement du secteur agricole en général et qui plus est du maraîchage en particulier. Ces variables sont relatives à la disponibilité du crédit, les conditions d’accessibilité et l’utilisation qui en est souvent faite. Les données collectées montrent que les prêts sont accordés principalement aux producteurs et grossistes (dans une moindre mesure) disposant d’une assise financière et fortement solvables. Il s’en suit que ce sont des pratiques légitimes de la part des prêteurs certes, mais qui portent entorse inévitablement aux différentes interactions liant les maillons qui ont des aspirations d’accessibilité aux crédits, mais qui par défaut ne satisfont pas les conditions requises.
Les acteurs dominants constitués des cellules Communales, les CLCAM, la Préfecture du Couffo, les Mairies et le FIDA ont le plus d’influence tout en dépendant très peu des autres. Pour ce qui concerne les acteurs relais (producteurs), c’est en fait à leur niveau qu’il y a le plus d’enjeux. Très influents et très dépendant, leur comportement a des retombées sur les autres, tout en s’attendant à des effets retour sur eux même. Ensuite, les acteurs dominés (les transporteurs, les fournisseurs d’intrants, les grossistes, les détaillants, et les intermédiaires) sont peu influents et très dépendants. Ils subissent les contrecoups des acteurs dominants et des acteurs relais. Les acteurs autonomes (Consommateurs et PADMAR) en ce qui les concerne, plus ils sont proches de l’origine du diagramme, moins ils ont d’emprise sur le contexte. Le positionnement de ces deniers sur le diagramme démontre leur faible influence sur le fonctionnement de la chaîne de valeur de la tomate fraîche. Ces résultats sont en conformité avec les travaux de Larid (2010 : 9) sur la « Contribution méthodologique pour la connaissance du rôle des acteurs locaux dans la réalisation d’un projet de territoire : le cas du projet de la réserve naturelle de Réghaia dans la zone côtière Est de l’Algérois ». La catégorisation faite dans le cadre de cette étude rejoint les résultats de Larid (2010 : 9) qui a également catégorisé les acteurs inventoriés en quatre groupes à savoir : acteurs dominés, acteurs relais, acteurs dominants et acteurs autonomes.
Au regard de leurs poids respectifs, l’attitude de chacun des seize acteurs identifiés et différemment impliqués dans la chaîne de valeur de la tomate fraîche est tributaire des rapports de force dans lesquels ils évoluent et de leur possibilité sur le plan de la réglementation et en rapport avec leur légitimité. Ces résultats rejoignent également ceux de Kouglénou (2022 : 15) qui fait remarquer que les partenariats entre le secteur public, le secteur privé, les organisations humanitaires et les collectivités locales sont aujourd’hui des éléments centraux des actions de développement. La méthode utilisée dans le cadre de cette étude a permis d’identifier « l’approche du jeu des acteurs, la confrontation de leurs projets, les conflits et rapport de force, dans les décisions et processus relatifs à la gestion des organisations ». La compréhension des interactions s’est donc basée sur la méthode MACTOR qui est une approche qui permet de modéliser les interactions entre les différents acteurs d’un projet, d’une filière ou d’une organisation. Elle est issue des travaux de Michel Godet en 1990 et vise à définir une Matrice des Alliances, Conflits, Tactiques & Objectifs entre ces différents acteurs, ainsi que les Recommandations qui pourraient en découler (Godet & Durance 1997 : 27). Chaque acteur a une identité, un projet et des moyens d’actions propres, organisés dans une stratégie pour atteindre les buts et les objectifs qu’il s’est fixés pour les faire aboutir. Cette approche structurelle est identique à celle des évaluations des territoires, plus précisément pour l’étude des relations entre acteurs, au cours de laquelle on s’appuie sur des analyses de données qualitatives obtenues par des enquêtes de terrain (Eckert, 1996 ; Lazega, 1994). Mais ces analyses rendent difficile, sinon impossible, la classification et la différenciation du couple influence-dépendance dans les relations entre acteurs. Cette approche quantitative, en combinant les indices « influence-dépendance », permet aussi d’élaborer une typologie et une représentation graphique. Nos travaux vont dans le même sens que les travaux de Larid (2010 : 8) qui révèlent que les rapports d’influence et de dépendance peuvent être perçus à travers l’approche des comportements, c’est-à-dire l’étude des actions des individus et des groupes.
Conclusion
Àu terme de cette étude, il convient de retenir que, la chaîne de valeur de la tomate fraîche dans les communes de Klouékanmè et Lalo emploie seize acteurs répartis en cinq groupes. Les acteurs répertoriés et intervenants dans la chaîne de valeur de la tomate fraiche ont divers comportements déterminés par leurs désidératas respectifs et leur position au sein de la chaîne. Du point de vue influence, les acteurs les plus influents sont respectivement les producteurs, les mairies, les cellules communales des Agences Territoriales de Développement Agricole (ATDA), les grossistes et les détaillants, les Caisses Locales de Crédit Agricole Mutuel (CLCAM) suivie de la Préfecture, du Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA), du Projet d’Appui au Développement du Maraîchage (PADMAR), des fournisseurs d’intrants et les consommateurs. Les transporteurs et les intermédiaires n’exercent aucune influence au sein de la chaîne de valeur. Cependant, les acteurs de la chaîne les plus dépendants sont respectivement les producteurs suivis des grossistes et détaillants, les fournisseurs d’intrants, les intermédiaires, le PADMAR, les transporteurs, les consommateurs et des mairies. Aussi faut-il noter que les cellules communales ATDA, le FIDA, la Préfecture, et la CLCAM sont les acteurs qui n’ont aucune dépendance vis-à-vis des autres acteurs de la chaîne.
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Auteurs
Donald Mensanh MADEGNAN
Doctorant, École Doctorale des Sciences Agronomiques et de l’Eau (EDSAE)
Université de Parakou (Bénin)
Courriel : dmadegnan@gmail.com
Jacob Afouda YABI
Professeur Titulaire
École Doctorale des Sciences Agronomiques et de l’Eau (EDSAE)
Université de Parakou (Bénin)
Courriel : ja_yabi@yahoo.com
Guy Sourou NOUATIN
Professeur Titulaire, Faculté d’agronomie
Université de Parakou (Bénin)
Courriel : guy.nouatin@fa-up.bj
Auteur correspondant
Donald Mensanh MADEGNAN
Courriel : dmadegnan@gmail.com
© Édition électronique
URL – Revue Espaces Africains : https://espacesafricains.org/
Courriel – Revue Espaces Africains : revue@espacesafricains.org
ISSN : 2957-9279
Courriel – Groupe de recherche PoSTer : poster_ujlog@espaces.africians.org
URL – Groupe PoSTer : https://espacesafricains.org/poster/
© Éditeur
– Groupe de recherche Populations, Sociétés et Territoires (PoSTer) de l’UJLoG
– Université Jean Lorougnon Guédé (UJLoG) – Daloa (Côte d’Ivoire)
© Référence électronique
Donald Mensanh MADEGNAN & Guy Sourou MOUATIN, « Interactions entre les différents maillons de la chaîne de valeur de la tomate fraîche dans les communes de Klouékanmè et Lalo », Revue Espaces Africains (En ligne), 2 | 2022 (Varia), Vol. 1, ISSN : 2957- 9279, mis en ligne, le 30 décembre 2022.
Institut National de la Statistique et de l’Analyse Économique ↑
Ministère de l’Agriculture de l’Élevage et de la Pêche ↑
Projet d’Appui au Développement du Maraîchage ↑
Fonds International pour le Développement Agricole ↑
Projet d’Appui au Développement du Maraîchage ↑