La tolérance des signes religieux dans les différents ordres d’établissements scolaires au Cameroun (1960-2024)

Dans un contexte mondial marqué par des débats sur la neutralité religieuse, le Cameroun présente un modèle de compromis éducatif influencé par les réalités locales. Cet article explore les manifestations du religieux dans les établissements scolaires camerounais, publics et privés, et interroge les motivations derrière cette tolérance institutionnalisée. L’objectif est de comprendre comment l’État camerounais parvient à maintenir la cohésion sociale face à cette diversité religieuse, tout en garantissant un accès équitable à l’éducation. Pour ce faire, l’étude adopte une approche mixte, combinant analyse documentaire approfondie et entretiens semi-directifs avec divers acteurs éducatifs. Il apparait que la vie scolaire est fortement marquée par les faits religieux, avec des variations d’intensité selon le type d’établissement fréquenté ou la région de résidence. Le jeu d’équilibre basé sur la tolérance, mené par les pouvoirs publics, permet aux populations de s’adapter à cette situation. Cette tolérance est un facteur de cohésion sociale. Elle entretient une certaine diversité religieuse tout en favorisant l’expansion multiforme de la scolarisation. Toutefois, l’expression trop marquée, du religieux en milieu scolaire peut engendrer tensions et sentiment d’exclusion. Il importe donc que l’État encadre davantage cette intervention à travers le contrôle renforcé des établissements notamment privés confessionnels, et des règlements intérieurs plus cohérents, conçus par des personnels suffisamment formés à ces enjeux.