Les catégories dites émergentes de la géographie au Sénégal : Exploration avec la grille de l’approche risque
Emerging categories of geography in senegal : Exploration with the risk approach grid
Souleymane DIA
Résumé
L’objet de cet article est d’étudier la relation entre les catégories dites émergentes de la géographie et la géographie du risque à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. L’analyse s’est appuyée sur une démarche en deux temps. Le premier a consisté à recenser les thèses de géographie des catégories émergentes soutenues à UCAD et en France sur le Sénégal à partir de la bibliothèque numérique UCAD et de thèses.fr. Le second temps a consisté à l’exploitation et à l’interprétation des travaux afin de montrer leur rapport aux concepts et aux méthodes de la géographie du risque. Cette méthodologie a permis d’établir une typologie qui distingue deux catégories de travaux : la première est constituée par les thèses qui partagent une relation indirecte avec la géographie du risque. Ensemble, ces travaux constituent 59,4% des thèses de géographie de la catégorie émergente. La seconde catégorie regroupe les travaux en droite ligne de la géographie du risque (40,5%).
Mots-clés : Sénégal, Catégorie émergente, Vulnérabilité, Mobilités, Géographie de la santé
Abstract
The purpose of this article is to study the relationship between the so-called emerging categories of geography and the geography of risk at Cheikh Anta Diop University in Dakar. The analysis was based on a two-step approach. The first consisted in listing the geography theses of the emerging categories defended at UCAD and in France on Senegal from the UCAD digital library and theses.fr. The second step consisted in their exploitation and interpretation in order to show the relationship of the work to the concepts and methods of the geography of risk. This methodology has made it possible to establish a typology that distinguishes two categories of work: the first consists of theses that share an indirect relationship with the geography of risk. Together, these works make up 59.4% of geography theses in the emerging category. The second category includes work directly related to the geography of risk (40.5%).
Keywords : Senegal, Emerging Category, Vulnerability, Mobilities, Geography of Health.
Introduction
Cette réflexion s’inscrit dans un projet global de recherche. Outre la dimension pratique en tant que travail de bibliographie, il a pour objet de montrer les dynamiques qui ont concouru à l’émergence de la géographie du risque à l’Université de Dakar. Il s’agit d’une mise en perspective cherchant à établir la parenté conceptuelle et/ou méthodologique entre le risque et les autres champs disciplinaires de la géographie comme la géographie physique, la géographie rurale, la géographie urbaine et la géographie de l’environnement. En raison de son lien historique avec les universités françaises qui l’ont mis en place, le Département de géographie de l’Université de Dakar a été affecté par les évolutions de la géographie française. Au départ prépondérante, l’orientation physique de la géographie à l’Université de Dakar va évoluer pour laisser progressivement émerger les autres champs disciplinaires. Aujourd’hui, la géographie humaine et les catégories émergentes occupent les premières loges de la production scientifique sur le Sénégal. Celles-ci se distinguent par la modestie de la production et la diversité des espaces étudiés. De plus, à la différence des autres champs disciplinaires, les catégories émergentes sont nées, en même temps que la géographie du risque, au terme d’une trajectoire épistémologique ayant réduit la fracture entre géographie physique et géographie humaine.
S’agissant du risque, Kermisch (2012 : 4) se fondant sur « le paradigme épistémologique », le définit à partir de deux conceptions différentes. Une conception quantitative selon laquelle le risque est conçu comme la mesure du potentiel de dommages. La conception constructiviste, quant à elle, considère le risque comme un artefact résultant de l’interaction entre le contexte socioculturel et le monde extérieur. Un essai de synthèse de ces deux conceptions a produit une définition multidimensionnelle du risque qui en fait un outil conceptuel riche de deux avantages (Kermisch Idem : 7). D’une part, la composante quantitative permet de chiffrer le potentiel de dommages ; d’autre part, la composante constructiviste permet de rendre compte du risque comme représentation et héritage. En insistant sur les dommages et les fondements socioculturels du risque, cette définition valorise la vulnérabilité en tant que versant social du risque. Ce faisant, elle se positionne en bout de chaine de la longue maturation qui fait écho au débat épistémologique de la géographie. Cette évolution peut se résumer à trois grandes phases recoupant les paradigmes de Hilhorst (cité par Magnan 2009). L’ère du « paradigme physique » (Magnan Idem : 7) qui circonscrit la société dans un rôle passif et fait de l’aléa l’élément actif, déterminant du processus. L’ère du « paradigme structurel » (Magnan Ibid. : 7) qui donne plus de poids et de place aux dimensions économiques et socioculturelles dans l’analyse du risque. L’ère du « paradigme de la réciprocité » (Magnan Ibid. : 7) qui met les deux composantes sur le même pied d’égalité. Magnan (Ibid. :13) considère la vulnérabilité comme une construction sociale « aux confluents de la rencontre entre la perturbation et le territoire ».
Il insiste sur le rôle des temporalités et identifie trois dimensions temporelles dans le processus de construction de la vulnérabilité. D’une part, les « causes enracinées » (Magnan Ibid. : 18) qui renvoient aux valeurs fondamentales sur lesquelles s’est édifiée la société : organisation hiérarchique, rapport aux ressources naturelles, système de croyances, etc. Ces schémas ancestraux sont à l’origine des choix de fonctionnement récents des sociétés et fondent leur vulnérabilité aux risques. D’autre part, les « caractéristiques de surface » (Magnan Ibid. : 18) désignent les traits marquants du territoire au moment où survient la crise. Elles sont à l’interface directe de l’événement, et du résultat de leur confrontation, va dépendre l’évolution du territoire. Entre ces deux dimensions inscrites dans deux bornes temporelles opposées, les « pressions dynamiques » (Magnan Ibid. : 18) font la jonction. Elles renvoient à l’ensemble des facteurs d’évolution qui, à l’échelle élastique d’une à plusieurs décennies, ont concouru à la construction de la vulnérabilité contemporaine. Dans cette dernière étape, la vulnérabilité est construite ou réduite par l’interaction entre des facteurs d’influence regroupés en trois familles. La première est constituée par les facteurs biophysiques qui renvoient à la « configuration spatiale » (Magnan Ibid. : 19), c’est-à-dire les caractéristiques physiques intrinsèques d’un territoire. La seconde famille est constituée par les facteurs socioéconomiques qui renvoient aux conditions de vie, à la cohésion sociétale et à la diversification économique (Magnan Ibid. : 20-21). La troisième famille est constituée par les facteurs politico institutionnelles (Magnan Ibid. : 22. qui déterminent la capacité de réaction des acteurs institutionnels en situation de crise.
Cette caractérisation du risque laisse transparaitre un outil conceptuel fondé sur deux approches de la vulnérabilité. La première, construite à partir des « causes enracinées » et des « pressions dynamiques », est la géohistoire, méthode d’analyse régressive dont le mode opératoire est l’ancrage des faits géographiques dans le passé. La seconde approche est l’analyse factorielle qui permet de mesurer la vulnérabilité d’un territoire par le biais de l’interaction entre les différents facteurs d’influence. C’est du reste ces deux approches qui sont à la base de l’outillage conceptuel mis en œuvre pour tester notre objectif de recherche, à savoir établir la parenté conceptuelle et méthodologique entre les catégories émergentes et la géographie du risque. Outre le contexte (1) et la méthodologie (2), les résultats (3) sont structurés en deux parties. La première partie aborde l’analyse des travaux qui partagent une relation indirecte avec la géographie du risque. La seconde partie analyse les travaux qui sont en droite ligne de la géographie du risque.
1. Contexte et cadre théorique
En raison de la complexité des objets géographiques, la discipline a été traversée par des failles épistémologiques assez nombreuses, mais d’importance variable. La plus clivante est celle qu’Antoine (2012 : 23) appelle la « grande fracture disciplinaire ». Cette discontinuité, par ses formes, ses contenus et ses nuances, est la principale clé de lecture de l’histoire épistémologique et conceptuelle de la géographie française et francophone. Certes, le débat épistémologique né de la révolution méthodologique quantitative a relancé « le vieux problème de la définition de la géographie et, à travers lui, celui de la distinction entre géographie physique et géographie humaine » (Raffestin 1998 : 29). Mais il tarit assez rapidement pour laisser place, au tournant des années 1970, à un nouveau paradigme au terme duquel les fractures disciplinaires qui segmentaient la géographie sont progressivement lissées (Antoine Idem : 43). Désormais, les différents champs disciplinaires de la géographie ont « l’aptitude à embrasser du regard l’intrication des phénomènes physiques et humains » (Cornu 2018 : 2).
Le contexte épistémologique nouveau favorise une « géographie protéiforme » (Robic 2006 : 10) qui structure, sans les cloisonner de grands champs disciplinaires, et s’ouvre à des « thématiques transversales aux sciences de l’homme» (Robic Idem : 5). Parmi elles, la géographie du risque. Ce contexte favorise aussi l’émergence de disciplines géographiques nouvelles qui, en raison de la spécificité de leurs objets ou de particularités méthodologiques, ne se retrouvent pas dans la classification habituelle. Elles sont communément appelées catégories émergentes, avec cependant des définitions et des objets qui varient selon les auteurs. Dans le cadre de ce travail, par catégories émergentes, nous entendons la gouvernance, la géographie de la santé et celle des mobilités. Leur définition et l’évocation de leurs objets respectifs permettent de poser le problème de leur proximité méthodologique et conceptuelle avec la géographie du risque.
Dubus et al. (2010 : 4) définissent la gouvernance en géographie, comme le « versant social du développement durable [qui] suppose l’organisation systématique d’un débat public impliquant les citoyens autour des décisions et des projets qui concernent le territoire et son environnement ». Ils soulignent que dans la littérature consacrée à la gouvernance, les études sur les aspects institutionnels, les dispositifs participatifs, les procédures et démarches de concertation sont assez abondantes. Au contraire, très peu abordent les méthodes et outils spécifiques à la géographie. Or ce sont ces approches qui permettent de passer de la gouvernance à la « géogouvernance », par une « connaissance partagée des territoires et de leurs enjeux » (Dubus et al. Idem : 5).
S’agissant de la géographie de la mobilité, elle a pour objet d’étudier le déplacement de personnes, d’individus ou de groupes, se traduisant en mouvements effectifs, généralement dans un espace de métrique euclidienne (Bonérandi 2004 : 1). Elle considère la mobilité comme une des notions les plus partagées au sein des sciences sociales, au point de devenir une question de société. Les géographes eux-mêmes l’abordent sous des angles différents, dans des espaces tout aussi variés. Dans les pays du Nord, dominent les études sur la mobilité urbaine, notamment, depuis une génération, une inversion de mobilité au profit des espaces ruraux périurbains (Kayser 1992 : 376-377). Dans les pays du Sud, jusqu’à une époque récente, les travaux faisaient une large place aux mobilités des ruraux vers les villes. Toutefois, Chaléard et Dubresson cités par Guérois (2001 : 2) ont montré qu’il y avait de plus en plus des contre-mouvements de retour vers les campagnes.
Pour ce qui est de la géographie de la santé, elle est définie par Picheral, cité par Salem (1995 : 5) comme « l’étude spatiale de la qualité de la santé des populations, de leurs comportements et des facteurs de leur environnement qui concourent à la promotion ou à la dégradation de leur santé ». Son principal objet est de « caractériser une société par l’étude géographique de ses faits de santé » (Salem 1995 : 28). En dépit de cette évidente dimension géographique, la géographie de la santé a émergé en trainant les stigmates de ce que Salem (Ibid. : 7) appelle « la double absurdité ». D’une part, elle est perçue comme une science de l’inventaire par les experts de santé qui estiment que les décisions de santé publique peuvent s’établir sans aucune géographie des lieux (Salem, cité par Ménard 2002 : 265). D’autre part, considérée comme « une mal aimée de la géographie française », Salem (1995 : 25) dénonce la tentation des géographes français de confiner la géographie de la santé au statut de « spécificité de la géographie tropicale ». Malgré tout, la géographie de la santé a fait son chemin par « le jeu de construction de la géographie des pathologies » (Ménard Idem : 266).
S’agissant de la géographie du risque, sa trajectoire est plus complexe. En effet, si même en tant que champ disciplinaire, elle est très récente, les géographes s’intéressent depuis longtemps aux phénomènes naturels sources de dommages pour les sociétés. Dès le début du XXe siècle, ils abordent la question des catastrophes et des risques naturels sous le seul angle des phénomènes et des processus biophysiques générateurs de dommages. La Revue de Géographie Alpine et les Annales de Géographie qui à l’époque sont les principaux supports des publications sur les risques, privilégient des articles sur les grandes catastrophes : Perriaux (1927 : 118-122) multiplie les monographies sur les mouvements de terrain, tandis que Revert (1931 : 283-289) étudie les « conditions d’accumulation » à l’origine des éruptions de la Montagne Pelée. Jusqu’à la décennie 80, l’étude du risque est dominée par des travaux centrés sur les aléas, et donc menés par des géographes physiciens. C’est pendant les années 1990 que les travaux de Léone et al. (1995 : 351-360) sur la notion d’ « endommagement » ainsi que ceux de D’Ercole (1994 : 87-92), sur « les concepts et les approches » risque jettent les bases d’une étude de plus en plus orientée vers la vulnérabilité. A la suite de Beck (2001 : 36) qui considère que « la production sociale de richesses est systématiquement corrélée à la production sociale de risques », l’ouverture à la sociologie permet d’approfondir la réflexion théorique sur le concept de vulnérabilité. Léone et al. (2007 : 11) en théorisant la notion d’acceptabilité du risque s’inscrivent dans cette logique.
À l’échelle de l’Afrique et des universités africaines, notamment francophones, la géographie du risque a tardivement émergé. Les Africanistes, chacun dans une perspective propre, ont abondamment étudié les processus de vulnérabilisation des sociétés et des territoires africains. Certains ont eu une approche exhaustive. Pélissier (1966) et Charlery de La Masselière (1979) abordent à la fois, à petite et moyenne échelle, l’organisation du Sénégal ou de ses grandes régions en zones écogéographiques que distingue la spécificité du rapport homme-milieu. D’autres, optant pour la moyenne échelle, sont restés tout aussi exhaustifs. C’est le cas de Lericollais (1999) sur les terroirs Sereer, de Chaléard (2011) sur les grandes plantations modernes de Côte Ivoire ou de Lesourd (2018) sur la mise en valeur du Sud-Ouest ivoirien par les Baoulés. Quant aux Africains, à la différence des premiers, même si le support de leurs travaux reste le milieu rural, beaucoup explorent des thèmes très ciblés, parfois très techniques. Fromageot (2006), à l’échelle des savanes Sénoufo, étudie un processus contemporain de constructions de dynamiques conflictogènes centrées sur la terre. Pour prendre un autre exemple, Zoungrana (2006) étudiant l’irrigation au Burkina Faso, montre que la résilience dépend à la fois de la pertinence du projet en tant qu’extrant et des capacités intrinsèques du territoire qui l’accueille. Qu’il s’agisse des Africanistes ou des Africains, rares sont les travaux consacrés aux risques ruraux en tant que tels. Mais à travers ces exemples qui illustrent la façon dont la géographie rurale aborde le risque, transparaissent les spécificités de l’évolution récente de ce champ et la place qu’y occupe la question du risque.
Au total, les catégories émergentes et la géographie du risque ont en commun d’être le produit de la même trajectoire qui a fait régresser la géographie physique au profit de la géographie sociale, avant de les unifier dans un cadre épistémologique global. Malgré tout, au regard de leurs objets, la relation entre les catégories émergentes et la géographie du risque semble très variable d’une discipline à l’autre. L’objet de ce travail est d’étudier la filiation cachée ou apparente entre catégories émergentes et géographie du risque. Plus spécifiquement, il s’agit d’établir la parenté conceptuelle en s’interrogeant sur le partage de concepts phares, et sur le caractère implicite ou explicite dans leur expression.
2. Méthodologie
La méthodologie est structurée autour de la recension des thèses, de leur exploitation menée à l’aide d’une grille, et de la construction des variables et indicateurs appelés à tester l’objectif de recherche.
2.1. Recension des thèses : bibliothèque numérique de l’UCAD et thèses.fr
La recension a consisté à identifier et à lister les thèses de géographie émergente sur le Sénégal soutenues dans le pays et en France. Ce travail a été fait à partir de deux outils : la Bibliothèque numérique de l’UCAD et Thèses.fr. L’ouverture de cette bibliothèque digitale met à la disposition de la communauté scientifique le patrimoine constitué par les travaux des chercheurs depuis février 1957 (Becker 2015 : 1). Thèses.fr est un moteur de recherche des thèses de doctorat françaises. Il a pour objet de donner sur le web un point d’entrée à toutes les thèses de doctorat soutenues en France. Leur utilisation a permis de recenser 195 thèses de géographie. Parmi elles, nous nous sommes intéressés particulièrement aux thèses de géographie émergente soutenues dans les universités françaises et à UCAD portant sur l’espace sénégalais, soit au total 37 thèses. Nos bornes temporelles sont le milieu des années 1970, période où sont présentées les premières thèses dans ce champ disciplinaire, et 2020, année où ont été bouclées nos investigations.
2.2. La grille d’exploitation
Au terme de la recension, l’exploitation a été menée à l’aide d’une grille construite à cet effet (tabl. 1). Elle a permis un travail d’identification et de caractérisation. Le travail d’identification fut mené à partir de la recension des résumés de thèses ou de la compilation des sommaires pour celles qui n’ont pas de résumé.
Tabl. 1. Extrait de la grille d’exploitation des travaux recensés
Il a permis de lister les thèses effectivement soutenues dans ce domaine et de procéder ensuite au traitement statistique. Cela a montré, d’emblée, l’équilibre relatif entre les différentes productions. La géographie de la santé et les travaux sur la gouvernance ont un volume comparable (15 thèses chacune). La production sur les mobilités avec sept thèses est moins importante (fig. 1).
Fig 1 : Distribution des travaux des catégories émergentes
Dans une seconde étape, l’exploitation des résumés et des tables de matières a permis d’affiner la méthodologie en construisant des variables et indicateurs appelés à tester l’objectif de recherche au niveau de chaque catégorie (gouvernance ; mobilités ; géographie de la santé). Les variables renvoient globalement au recours aux concepts de base de la géographie du risque, notamment, les facteurs de risque, la vulnérabilité et l’adaptation (tabl. 2). Ce premier niveau d’exploration des contenus a permis de construire l’outillage méthodologique grâce auquel est déterminé le rapport de chaque famille de thèses aux concepts de la géographie du risque.
Tabl. 2. Variables et indicateurs
La troisième étape a consisté à l’étude des contenus. Une exploitation exhaustive n’étant pas envisageable à l’échelle d’un article, nous avons sélectionné les thèses dont le contenu avait le plus d’accointances avec l’approche risque. Au nombre de 15 sur un total de 37 thèses, l’exploration fouillée de leurs contenus, confrontés aux variables et aux indicateurs, a permis d’aboutir aux résultats.
3. Résultats
Les résultats sont structurés autour de deux parties renvoyant chacune, à une famille de travaux : la première est constituée par les thèses qui, à l’épreuve des concepts, partagent une relation indirecte avec la géographie du risque. Ensemble, ces travaux constituent 59,4% des thèses de géographie émergente. La seconde catégorie regroupe les travaux en droite ligne de la géographie du risque (40,5%).
3.1. Les catégories sans aucune relation apparente avec le risque
Il s’agit d’une part, de la gouvernance, et des mobilités, d’autre part. Focalisés sur des problématiques spécifiques, leurs concepts et méthodes sont éloignés de ceux de la géographie du risque. Néanmoins, il est possible de lire entre les lignes la présence certes implicite, mais assez marquée de références à des notions liées au risque.
3.1.1. Gouvernance et géogouvernance : référence en creux à la vulnérabilité institutionnelle
Au nombre de 15, les thèses sur la gouvernance sont structurées autour des politiques publiques, de la décentralisation et du jeu des acteurs (92,2%, fig.3). La production est largement dominée par Dakar (fig. 2) suivie par les universités françaises du sud (Montpellier, Toulouse et Bordeaux III).
Fig. 2 : Universités de soutenance
Fig. 3 : Distribution des contenus des travaux sur la gouvernance et la géographie politique
Au niveau des contenus scientifiques, même si cela n’est pas toujours apparent, les thématiques investies renvoient très souvent à une dimension du risque. Les concepts les plus évoqués sont la vulnérabilité et l’adaptation (84,6% des thèses). Les facteurs de vulnérabilité, à l’opposé, sont rarement abordés (9,4% des thèses). S’agissant de la vulnérabilité, si on l’examine à la lumière de l’indicateur « types de la vulnérabilité », apparait une inégalité assez marquée dans le recours à ce concept. Une minorité de thèses (24,7 %) aborde la vulnérabilité socioéconomique. Parmi elles, le travail de Fall (2017)[1] souligne sa complexité. En effet, produit de la dégradation de l’économie traditionnelle, une stratégie axée sur la gestion foncière décentralisée tente de l’atténuer en favorisant l’implantation de l’agro-business. Mais les instruments de cette stratégie, en l’occurrence l’installation d’entreprises agroindustrielles, entrainent à leur tour des impacts négatifs assimilables à de nouvelles formes de vulnérabilité. (Diallo 2014)[2], étudiant les territorialités transfrontalières entre Sénégal et Guinée, montre que les territoires transfrontaliers sont l’objet de compétitions et de conflits assimilables à de la vulnérabilité sociale. Toutefois, leur anticipation ou leur résolution par les acteurs locaux à travers diverses initiatives de coopération transfrontalière, relèvent d’une stratégie d’adaptation ou de réduction de cette vulnérabilité. Dans un espace et dans une thématique analogues, Marut (1999)[3] montre à propos du conflit casamançais, que ses racines renvoient fondamentalement à des fragilités économiques non résolues. Parmi elles, des rivalités pour le contrôle des richesses de la région, entre les nordistes et les autochtones. Il estime mal adaptées et inefficaces les stratégies de résolution, car au lieu de s’attaquer à cette vulnérabilité qui est la matrice du conflit, les options sont politiques et militaires. Cette approche socioéconomique de la vulnérabilité fait figure d’exception dans la mesure où la plupart des autres productions sur la gouvernance (75,3%) font référence à la vulnérabilité institutionnelle et aux stratégies de réduction.
À titre d’exemples, Legros (2003)[4] analyse les initiatives citoyennes d’instauration de gouvernements des quartiers populaires comme une réponse politique appropriée à la vulnérabilité institutionnelle que constitue l’existence de quartiers non réglementaires dans les villes africaines comme Dakar. Dans le même ordre d’idées, la défaillance dans la gouvernance municipale (NGom 2009)[5] ainsi que le retard numérique des collectivités locales (Sylla, 2009)[6] traduisent une vulnérabilité institutionnelle que tentent d’endiguer la recomposition et l’émergence de nouveaux acteurs.
3.1.2. Les mobilités : une relation complèxe avec la vulnérabilité
Portion congrue des catégories émergentes (18,9%), les thèses sur les mobilités sont réparties entre mobilités internes (57,1%) et migrations internationales (42,8%). S’agissant des mobilités internes, elles font partie des rares champs où les facteurs de risque ont été abordés. La relation de causalité est assez fréquente entre la péjoration climatique, la vulnérabilité rurale et les mobilités comme stratégie d’adaptation. C’est l’approche, entre autres, de Roquet (2003)[7]. Il montre que la convergence entre croissance démographique et déficit pluviométrique est à l’origine des fortes croissances différentielles entre zones saturées et régions disposant de réserves foncières. Cependant, il s’agit de dynamiques d’une grande complexité nourries par les mouvements internes à caractère agroéconomique.Communément appelés colonisation, la forte attention que leur portent les chercheurs (57,1% des thèses) révèle à la fois leur intérêt et leur complexité. En leur sein se distinguent deux variantes. Les mouvements spontanés qui prennent la forme de fronts pionniers spatialement éclatés, mais animés par la même dynamique : s’éloigner des terres épuisées du vieux bassin arachidier au profit des terres encore fertiles du Saloum, de la Casamance et du Sénégal oriental. Ces mouvements spontanés se distinguent par la permanence des systèmes de production (Sidibé : 57-62)[8]. Quant à la migration dirigée, elle est moins répandue et a essentiellement concerné les paysans Sérères. Il s’agit en fait d’une initiative de l’État dont l’objectif est à la fois biophysique, agronomique et économique : s’appuyer sur les Sérères, paysans attachés à leurs terroirs et soucieux d’en maintenir la fertilité, pour développer les Terres Neuves et décongestionner le terroir sérère (Dubois et al. : 367-371). Au-delà des différences, ces deux types de migrations internes ont en commun d’être une réponse complexe à la vulnérabilité des zones de départ qui n’étaient plus en mesure d’assurer la subsistance des populations sans compromettre de façon irréversible les équilibres naturels. Mais ils transposent sur d’autres espaces les mêmes systèmes de production, et les mêmes comportements démographiques. Or, ce faisant, migration spontanée et migration dirigée déclenchent et installent dans les territoires d’accueil des processus analogues de vulnérabilisation. Finalement, les migrations internes à caractère agroéconomique se distinguent par une identité de trajectoire : initialement stratégies de réduction de la vulnérabilité des zones de départ, elles se retrouvent facteurs de vulnérabilité dans les zones d’accueil. Cette trajectoire constitue la principale différence avec les migrations internationales.
Derrière l’apparente dispersion du champ migratoire, les flux de diverses natures entre pays d’accueil et territoires d’origine ont entrainé des dynamiques d’une grande complexité. Les territoires d’origine ont connu des mutations profondes qui ont fortement impacté leur rapport à la vulnérabilité. Les travaux qui ont le mieux étudié cette complexité sont la thèse de MBoup (2006)[9] qui a abordé plusieurs dimensions du risque. Dans un premier temps, sont analysés à la fois les facteurs de vulnérabilité et le processus de vulnérabilisation. Davantage que les évolutions climatiques, ce sont les politiques publiques qui ont d’abord dynamisé, puis fragilisé les territoires du bassin arachidier. La première étape est la mise en œuvre des « politiques volontaristes » (MBoup 2006 : 16) qui ont entrainé l’émergence de villes-marchés et la construction de réseaux de relations villes-campagnes. Le résultat de cette dynamique est le développement de territoires constitués par des campagnes et des villes-marchés entre lesquelles les politiques volontaristes ont permis la construction de réseaux commerciaux, administratifs et d’encadrement (MBoup Idem : 161-191).
En dépit de ces performances, le point faible du système est qu’il a été bâti sur la monoculture de l’arachide. Dépendante de multiples contraintes, écologiques et commerciales, notamment, la filière connait au début des années 70 une crise profonde et durable. Elle marque un coup d’arrêt pour les politiques volontaristes et ouvre une nouvelle étape, celle de la vulnérabilisation des territoires du bassin arachidier. Le moteur de cette dynamique est la Nouvelle Politique agricole ou NPA. Elle sera opérationnelle à travers le dépérissement ou la suppression des structures d’État qui étaient les leviers des politiques volontaristes. Les conséquences territoriales sont dramatiques. Les villes-marchés sont dégarnies des structures d’encadrement et des activités commerciales qui fondaient leurs capacités polarisatrices. Les réseaux socio-économiques et spatiaux tissés avec l’arrière-pays sont désarticulés. (MBoup Ibid. : 224-235). Les réponses à ce processus de vulnérabilisation des territoires sont multiples, mais la plus impactante est sans doute la migration internationale à l’origine de flux financiers qui ont recomposé les territoires.
Dans un second temps, les travaux de Mboup démontrent que les migrations et transferts de capitaux sont une stratégie d’adaptation aux impacts décisifs. Principal ressort de la revitalisation, les transferts internationaux vont inverser le processus de déconstruction et promouvoir une résilience territoriale portée par trois leviers : la reconstruction des fonctions urbaines ; la restauration des économies rurales ; la redynamisation des relations villes-campagnes (MBoup Ibid., 284-351). Mais la reconstruction territoriale se caractérise par la modification des rapports de force entre villes et campagnes. Dans la nouvelle configuration, la campagne en tant que foyer de départ des émigrés et donc premier réceptacle des transferts, est un espace créditeur. Massivement investis dans le commerce, l’artisanat et l’immobilier, les capitaux ruraux contrôlent désormais des pans entiers de l’économie urbaine (MBoup Ibid. : 284-309).
La thèse de Mboup, aborde, la terminologie en moins, trois concepts clés du risque que sont les facteurs, la vulnérabilité et l’adaptation. Plus globalement, à l’image des mobilités qui apparaissent à la fois comme un facteur capable de générer la vulnérabilité ou une stratégie pour la réduire, l’absence de relation avec la géographie du risque n’est qu’apparente. Cette perception ou impression première, fondée sur des différences d’approche conceptuelle et méthodologique, disparait à l’analyse, au profit de la présence forte, bien que subliminale du risque et de la vulnérabilité. Avec la géographie de la santé, on change de registre dans le cheminement vers le caractère explicite de cette relation.
3.2. De la géographie de la santé au risque sanitaire
L’espace de production de la géographie de la santé se distingue par l’hégémonie de Dakar (33,3% des thèses), suivie de Strasbourg. Huit universités géographiquement dispersées se partagent équitablement le reste de la production scientifique (fig. 4).
Fig. 4. Universités de soutenances des thèses sur la géographie de la santé
Concernant les contenus scientifiques, la géographie de la santé se distingue par un paradoxe spatial : l’exhaustivité, d’abord, dans la mesure où, du Sahel à la zone des Niayes, de la sous-région ouest-africaine à la ville de Saint-Louis, toutes les échelles territoriales ont été investies. Le déséquilibre, ensuite, en ce sens que malgré tout, deux espaces opposés, Dakar et la périphérie orientale du pays concentrent, à parts égales, 40% des thèses (fig. 5).
Fig. 5. Champs disciplinaires dominants de la géographie de la santé
S’agissant de la santé de la reproduction (26,6% des thèses, fig. 6), au-delà des nuances géographiques apportées par les espaces étudiés, elle révèle une constante : la grande vulnérabilité des femmes en situation de procréation. Non seulement la prévalence des maladies endémiques est plus élevée chez elles en comparaison des autres catégories (Ba 2004 : 187-208). Mais de plus, l’accès aux soins est limité par l’éloignement des structures, le déficit en personnel de santé qualifié et la faiblesse des revenus (Ba Idem, 237-245).[10]
À la différence des autres champs, la géographie de la santé se distingue par l’intérêt accordé aux facteurs de risque. Ailleurs marginalisés, les facteurs de risque sont ici, le domaine le plus étudié (33,3%, fig. 6), notamment les facteurs purement environnementaux et les comportements. Mbaye (2004 : 225)[11], étudiant les facteurs de la méningite dans le territoire de Niakhar, a abouti à des résultats qui renvoient à ces deux catégories de facteurs. « Le maximum de la saison sèche froide et, plus particulièrement, la chute de l’humidité relative autour et sous un seuil de 30 %, semblent avoir constitué les conditions climatiques nécessaires à l’apparition d’épidémies de méningite à Niakhar en 1998, 1999 et 2000 ». Par ailleurs, il montre que les pratiques sociales, sources de promiscuité comme le couchage collectif et les rassemblements de personnes, peuvent être considérées comme des facteurs comportementaux qui impactent indirectement la prévalence de la méningite (Mbaye Idem. : 225).
Un autre facteur environnemental de risque sanitaire investi par la recherche est le changement climatique. Outre la remontée de maladies tropicales vers les moyennes latitudes, inondations et vagues de chaleur pérennisent certains facteurs de risques sanitaires pour les catégories fragiles. Les travaux de Louvet (2008)[12] s’inscrivent dans ce cadre. Il s’est appuyé sur la modulation intrasaisonnière de la mousson ouest-africaine et sur le schéma d’alternance entre pauses-phases actives de la pluviométrie au Sénégal pour évaluer l’impact des paramètres climatiques sur la présence et l’abondance saisonnière des principaux vecteurs du paludisme. Appliquant cette méthode au territoire de NDiop, dans le Sine, il a ainsi montré que « le phénomène de recrudescence vectorielle [et] l’augmentation des densités agressives » pour une année donnée, s’expliquent par l’importance des cumuls pluviométriques annuels de la période antérieure (Louvet Idem : résumé de la thèse). À côté des facteurs environnementaux de risque, les facteurs comportementaux sont tout autant dangereux, comme l’évolution des modes de vie, liée en grande partie à l’urbanisation. La ville est un espace de promiscuité dans lequel la concentration est favorable à la propagation de la maladie. Sy (2005 : résumé de thèse)[13]souligne « que ce sont, probablement, les conditions de vie à l’intérieur des ménages, c’est-à-dire les comportements à risque des populations, qui déterminent le plus le niveau du risque sanitaire ».
Confrontée aux variables et indicateurs, la géographie de la santé se distingue par la force du lien avec la géographie du risque. La production sur la desserte médicale et la santé de la reproduction sont traversées par des références constantes et explicites à la vulnérabilité. Concept phare de la géographie des risques, les facteurs de risque ont été abondamment explorés et de façon explicite. Les facteurs environnementaux encore plus liés au risque sont privilégiés.
Conclusion
L’objectif de recherche affiché était d’étudier la relation entre les catégories émergentes de la géographie et la géographie du risque. La méthode de la recension et de l’exploration des contenus a établi une typologie qui s’appuie sur le critère méthodologique pour distinguer deux niveaux d’appréciation de la relation au risque. À l’échelle des variables que sont les concepts facteurs de risque, vulnérabilité et adaptation, une ligne de fracture distingue deux catégories de travaux : d’une part ceux qui ont recours à l’ensemble des concepts, y compris les facteurs. Il s’agit de la mobilité et surtout de la géographie de la santé. D’autre part, les travaux qui se limitent à l’évocation d’un ou deux concepts, le plus souvent la vulnérabilité et l’adaptation, jamais les trois ensembles. Cela concerne particulièrement la gouvernance, assez ouverte sur la vulnérabilité, notamment institutionnelle, et l’adaptation, mais indigente en ce qui concerne les facteurs de risque. À une autre échelle, celle des indicateurs, apparait une nouvelle ligne de partage. Si pour la gouvernance et les mobilités un effort d’interprétation est indispensable pour faire émerger cette relation, elle affleure, pour ce qui est de la géographie de la santé. Mais au-delà de cette distinction, prévaut une logique de gradation de l’implicite à l’explicite. C’est ainsi que sans recourir au lexique du risque, les travaux sur la gouvernance sont traversés par des références en creux à la vulnérabilité institutionnelle. La géographie des mobilités est plus explicite dans son recours aux concepts du risque. Ici, malgré, l’absence de la lexicographie du risque, la relation mobilités-risque est une réalité. Mais dans cette gradation de l’implicite à l’explicite, c’est la géographie de la santé qui occupe le sommet de la hiérarchie dans la mesure où étant insécable du risque sanitaire, elle a recours de façon explicite à l’ensemble des concepts du risque.
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Auteur
Souleymane DIA
Maître de Conférences en Géographie
Département Aménagement du Territoire, Environnement et Gestion Urbaine de l’École Supérieure d’Économie Appliquée.
Université Cheikh Anta Dop de Dakar (Sénégal)
Courriel : souleymane2.dia@ucad.edu.sn
© Édition électronique
URL – Revue Espaces Africains : https://espacesafricains.org/
Courriel – Revue Espaces Africains : revue@espacesafricains.org
ISSN : 2957-9279
Courriel – Groupe de recherche PoSTer : poster_ujlog@espaces.africians.org
URL – Groupe PoSTer : https://espacesafricains.org/poster/
© Éditeur
– Groupe de recherche Populations, Sociétés et Territoires (PoSTer) de l’UJLoG
– Université Jean Lorougnon Guédé (UJLoG) – Daloa (Côte d’Ivoire)
© Référence électronique
Souleymane DIA, « Les catégories dites émergentes de la Géographie au Sénégal : Exploration avec la grille de l’approche risque », Revue Espaces Africains (En ligne), 2 | 2022 (varia), Vol.1, ISSN : 2957 – 9279, mis en ligne le 30 décembre 2022.
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