Espaces Africains

Revue Espaces Africains - Groupe de recherche pluridisciplinaire et international « Populations, Sociétés & Territoires » (PoSTer)

 


Perceptions du changement climatique et adaptation aux risques naturels au Centre-Nord et au Plateau-Central du Burkina Faso

Perceptions of climate change and adaptation to natural risks in the Centre-north and Plateau-Central of Burkina Faso


Halimatou Aboubacar TOURE – Roger ZERBO

Résumé

Le changement et la variabilité climatique sont des phénomènes globaux qui affectent les modes de vie des sociétés à des niveaux et formes divers selon les pays. Leurs effets sont variables, car les vulnérabilités politiques, économiques et sociales sont différentes. C’est pourquoi la prise en compte de la spécificité territoriale reste déterminante dans le choix des stratégies d’adaptation et de résilience face au changement climatique. L’objectif de cette étude est de comprendre comment les populations parviennent à distinguer les évidences du climat, en fonction de leurs positions sociales et des caractérisations de leur environnement. L’étude a été conduite dans deux communes rurales du Burkina Faso situées dans la zone d’intervention de l’Initiative de la Grande Muraille pour le Sahel et le Sahara. L’échantillonnage probabiliste a été utilisé pour le choix des exploitants agricoles. Trois cent dix-neuf ménages ont été enquêtés. Les données quantitatives ont été collectées au moyen de la plateforme de collecte Kobo Toolbox. L’étude révèle que les manifestations des changements climatiques et leurs impacts négatifs sur les ressources d’existence sont bien perçus par les populations des sites d’étude. Les mesures d’adaptation locales aux effets de la variabilité et du changement climatique ont permis de mettre en place une diversité des techniques de résilience disponibles.

Mots-clés : Burkina Faso, Zitenga, Boussouma, Changement climatique, variabilité climatique, stratégies, adaptation

Abstract

Climate change and variability are global phenomena that affect the way of life of societies at different levels and in different ways in different countries. Their effects are variable because political, economic and social vulnerabilities are different. This is why taking into account the territorial specificity remains a determining factor in the choice of adaptation and resilience strategies in the face of climate change. The objective of this study was to understand how populations manage to distinguish between the evidence of climate, depending on their social positions and the characterizations of their environment. The study was conducted in two rural communes of Burkina Faso located in the intervention zone of the Great Wall initiative. Probabilistic sampling was used to select farmers. Three hundred and nineteen households were surveyed. Quantitative data were collected using the Kobo Toolbox collection platform. The study reveals that the manifestations of climate change and its negative impacts on livelihood resources are well perceived by the populations of the study sites. Local adaptation measures to the effects of climate variability and change have resulted in a diversity of available resilience techniques.

Keywords : Burkina Faso, Zitenga, Boussouma, Climate change, climate variability, strategies, adaptation

Introduction

La menace du changement climatique mondial est apparue de plus en plus préoccupante dans les décennies récentes (Harris et al., 2017 : 01). Cette situation, que l’on appelle parfois réchauffement climatique, relève d’un changement complexe du climat, à l’échelle mondiale. Elle se traduit par une augmentation des températures ayant des effets contrastés, un réchauffement dans certaines zones géographiques, mais un refroidissement dans d’autres, et d’une manière générale une variabilité climatique accrue avec des épisodes climatiques extrêmes de plus en plus fréquents.

Le climat est l’un des principes du milieu biophysique difficilement saisissable. Cela est dû à la pluralité des facteurs déterminants et à sa variabilité spatiotemporelle (SAHA 2019 : 02). Plusieurs études engagées depuis près d’un siècle montrent que l’ère actuelle connaît une augmentation des températures (GIEC 2007 : 02). Les données disponibles ont permis de consolider les résultats sur cet élément du climat ; même si des divergences sont notables dans l’évaluation de l’ampleur.

Les études s’accordent difficilement sur le sens de l’évolution (diminution et/ou augmentation) des précipitations, un élément du climat le plus inextricable. L’Afrique est l’un des continents les plus touchés par cette variabilité climatique (SAHA 2019 : 2).

L’Afrique de l’Ouest éprouve les effets néfastes de la perturbation climatique dont l’effet le plus significatif a été la réduction à long terme des précipitations dans les régions semi-arides de l’Afrique (Nicholson 2001 : 124 ; Kaboré et al. 2017 : 83). C’est autant que durant la période 1968-1995, le Sahel a connu le déficit pluviométrique le plus marquant du 20ème siècle tant par sa durée, son intensité et son extension (Descroix et al. 2015 : 26). De nombreuses études évoquent une baisse de la pluviométrie survenue entre la fin des années 1960 et le début de la décennie 1970 au Burkina Faso (Paturel et al. 1998 : 938 ; Gautier et al. 1998 : 923 ; Servat et al. 1999 : 366). Cependant, le pays a enregistré un déficit pluviométrique moyen de 22% avec une période de rupture se situant entre 1968 et 1971 ; conséquemment aux manifestations de la variabilité pluviométrique, les inondations ont été très nombreuses dans la ville de Ouagadougou entre 2002 et 2012 (Hangnon et al. 2015 : 497).

Le Plateau Central et le Centre-Nord du Burkina Faso sont des régions déficitaires en production de céréales à cause des contraintes agropédoclimatiques et la forte explosion démographique (Kaboré et al. 2019 : 03 ; Ministère de l’Environnement et du Cadre de vie 2007). Les populations locales sont ainsi exposées à des risques d’insécurité alimentaire et de pauvreté croissante à cause de leur faible capacité d’adaptation au changement climatique. L’objectif de ce travail dans ce contexte est d’évaluer les capacités des populations à détecter les effets des changements récents du climat et d’analyser les perceptions des réalités climatiques par les populations. Il s’agit de chercher à comprendre comment les populations parviennent à distinguer les évidences du climat, en fonction de leurs positions sociales et des caractérisations de leur environnement. Pour ce faire, l’article procède par une analyse des caractéristiques socio-économiques des exploitations, une perception paysanne des indicateurs de la variabilité climatique, une perception des causes et manifestations du changement climatiques, l’adaptation des techniques culturales pour réduire l’impact du Changement climatique sur les activités agricoles.

1. Matériel et méthodes

Les travaux de recherche ont été conduits dans les communes rurales de Boussouma et de Zitenga conformément à leur localisation sur la carte (fig. 1).

1.1. Choix des zones d’étude

Cette étude a été conduite dans deux communes rurales du Burkina Faso (Zitenga et Boussouma) situées dans la zone d’intervention de l’initiative de la Grande Muraille Verte pour le Sahara et le Sahel (IGMVSS). Les deux sites ont été choisis de manière à couvrir au maximum la diversité des sites d’intervention des partenaires de l’IGMVSS. À l’intérieur de chaque commune, des villages ont été échantillonnés en tenant compte des critères suivants : (i) le taux de fonctionnalité des sites et (ii) le nombre de ménages. Ces critères ont permis de retenir les villages suivants : Bissiga-Mossi Komnongo, Nabèguiam et Watinoma pour la commune rurale de Zitenga ; Ramiougou et Tanwooko pour celle de Boussouma.

1.2. Présentation des sites de l’étude

1.2.1. Commune rurale de Boussouma

La région du Centre-Nord est située dans la partie centrale du Burkina Faso avec une superficie d’environ 19 508 km² (Bado & Zongo 2009 : 22), soit 7% de la superficie totale du territoire national. Elle est limitée au Nord par la région du Sahel, au Sud par les régions du Plateau-Central et du Centre-Est, à l’Est par la région de l’Est et à l’Ouest par la région du Nord. La région du Centre-Nord est subdivisée en 3 provinces, 28 départements, 3 communes urbaines, 25 communes rurales et 820 villages. Les provinces de la région et leurs chefs-lieux cités entre parenthèses sont les suivants : Bam (Kongoussi), Namentenga (Boulsa) et Sanmatenga (Kaya). Le chef-lieu de la région est Kaya.

Le couvert végétal de la commune de Boussouma est diversifié et se caractérise principalement par une savane arbustive. De façon générale, la végétation de la commune subit depuis plusieurs décennies, une forte dégradation liée aux aléas climatiques, au surpâturage et à la pression démographique. Les espèces végétales dominantes rencontrées dans la commune sont : Adansonia digitata (Baobab), Adzadirachta indica (Nime), Balanites aegyptiaca (Datier du désert), Eucalyptus camaldulensis (Eucalyptus), Lannea microcarpa (Raisin sauvage), Tamarindus indica (Tamarinier), Ziziphus mauritiana (Jujubier), Vittellaria paradoxa (Karité), Khaya senegalensis (Caïcédrat), etc.

Le relief de l’espace communal se compose principalement de chaîne de collines birrimiennes. Ces collines sont très marquées par le phénomène du cuirassement bauxitique ou ferrugineux. Les besoins de plus en plus croissants des terres agricoles, les flancs des collines sont aménagés et des terres dénudées font l’objet de récupération.

La commune est entièrement drainée par des affluents du fleuve Nakanbé, l’un des quatre principaux cours d’eau du Burkina Faso. Cependant, ces ouvrages sont de faible capacité de stockage et tarissent pour la plupart entre les mois de janvier et mai.

Deux climats cohabitent dans le Centre-Nord. Dans la partie sud de la région, se situe la zone climatique sahélo-soudanienne où les précipitations annuelles varient entre 600 et 750 mm. Dans la partie Nord, on trouve un climat sahélien où il ne tombe guère plus de 600 mm de précipitations annuelles (MEDEV 2006 : 122). Comme l’ensemble du pays, la zone est marquée par l’alternance de deux saisons : une saison des pluies qui s’étend généralement de juin à octobre, avec un pic en août ; et une saison sèche relativement longue de novembre à mai. Pendant la période froide (décembre – janvier), la zone est soumise au régime d’un vent desséchant (l’harmattan) qui s’accentue en avril l’effet des températures.

1.2.2. Commune rurale de Zitenga

La région du Plateau Central est limitée au nord par les régions du Centre-Nord et du Nord, à l’Est par la région Centre-Est, à l’Ouest par la région du Centre et au Sud par les régions du Centre-Sud. La région regroupe les provinces du Ganzourgou, de l’Oubritenga et du Kourwéogo et couvre une superficie de 8.605 Km² (Zoma 2009 : 17). Elle compte trois communes urbaines, 20 départements et 530 villages. Au terme du processus de la décentralisation, la région du Plateau Central compte vingt (20) communes. Les activités administratives déconcentrées du niveau provincial sont coordonnées par les Hauts commissaires.

Dans les parties Nord et Centre de la région, notamment dans les provinces du Kourwéogo et de l’Oubritenga, on note une végétation de type arbustif et au Sud (Ganzourgou) une végétation arborée, avec la présence de forêts claires et de forêts galeries le long des cours d’eau permanents ou temporaires. La végétation se dégrade rapidement du fait du surpâturage, de la coupe abusive de bois, des feux de brousse et à la dégradation climatique. Plusieurs espèces végétales sont toutefois protégées notamment le karité (Butyrospermum parkii), le néré (Parkia biglobosa), le raisinier (Lannea microcarpa), le tamarinier (Tamarindus indica), le baobab (Adansonia digitata), l’acacia Sénégal, de l’anogéissus et le ptorocarpus enrinacens en voie de disparition (Zoma 2009 : 19).

La commune de Zitenga est implantée sur une pénéplaine peu élevée, aux pentes douces datant de l’Antébirimien et dont l’altitude varie entre 285 et 345 m. Les principaux sols du territoire communal se composent de sols peu évolués, de lithosols, de sols à minéraux bruts, de sols hydromorphes, vertisols et les sols à sesquioxydes. Ils se caractérisent par des réserves en eau utile faible, une structuration peu favorable à la pénétration racinaire et surtout un encroutement en surface très favorable aux ruissellements des eaux pluviales (Pallo & T. Lamourdia 19892 : 313).

En terme quantitatif, le réseau hydrographique est relativement bien fourni, mais en terme qualitatif, il est classé parmi ceux à régime sec (très temporaire) dans sa quasi-totalité. Les principaux cours d’eau sont : le Nakambé, le Massili, le Koulottoko, le Nazinon, la bougoula-moudi, la bombore et la guibga (Zoma 2009 : 19).

Le climat est de type Soudano-Sahélien dans la partie nord dans les provinces du Kourwéogo et de l’Oubritenga. Il est marqué par une longue saison sèche d’octobre à mai et une saison des pluies de juin à septembre). La moyenne annuelle est comprise entre 600 et 800 mm (Zoma 2009 : 19). Le sud (province du Ganzourgou) connaît un climat de type nord-soudanien avec une alternance d’une saison sèche et d’une saison humide. Il y tombe en moyenne 750 à 850 mm par an.


Fig. 1 : Carte des sites d’étude

2. Méthodologie

2.1. Le questionnaire et ses principales rubriques

Le questionnaire a été conçu en ligne en utilisant la plateforme Kobo-toolbox et le logiciel Kobocollect. Il est basé sur des connaissances et des données générales déjà existantes de la zone de l’étude. Puis, un réajustement et une réadaptation ont été effectués après une phase test sur les différents villages en milieu rural.

2.2. L’échantillonnage et analyse statistique

Le choix des exploitations agricoles enquêtées a été fait à partir d’un échantillonnage probabiliste. En tout, trois cent dix-neuf (319) ménages ont été enquêtés dans les communes. Ce plan de sondage peut être considéré comme un échantillonnage stratifié non proportionnel. Cette approche permet d’avoir une meilleure représentation de la diversité des réponses, la réduction des coûts et de la charge de travail.

Les principales données collectées auprès des producteurs échantillonnés étaient relatives à leurs caractéristiques démographiques et socioéconomiques (sexe, âge, exercice d’activité secondaire, niveau d’instruction, accès au crédit, expérience en agriculture, nombre d’actifs agricoles par ménage, appartenance à une organisation et droit de propriété sur la terre), leur perception du changement climatique et les stratégies d’adaptation développées par eux. Par ailleurs, la triangulation des informations à travers des focus groups a été organisée pour s’assurer de la véracité des données collectées.

Les données d’enquêtes de terrain, les pourcentages de réponses données par les ménages et les analyses statistiques ont été effectués à l’aide de Logiciel SPSS Version 2001. La taille de l’échantillon a été déterminée en utilisant la formule de Yamane (1967 : 919) (qui admet un niveau de confiance de 95%)


n est la taille de l’échantillon, la taille de la population étudiée, et est le niveau de précision ou erreur marginale.




2.3. Collecte des données

L’enquête de terrain a été menée entre août 2020 et décembre 2021. Les données quantitatives ont été collectées au moyen de la plateforme de collecte. Kobo Toolbox est une plateforme numérique open-source embarquée sur des smartphones. Elle permet de recueillir rapidement des informations et facilite l’analyse des données à la fin des collectes. Elle permet de gagner du temps dans la collecte de l’information et de suivre en temps réel l’évolution du travail de terrain. La plateforme offre également un rapport préliminaire qui donne les tendances sur les différents paramètres de l’étude. Les données collectées ont été transférées et traitées avec le logiciel statistique SPSS afin de garantir la cohérence interne des réponses et une bonne analyse statistique.

3. Résultats

3.1. Caractéristiques socio-économiques des exploitations

L’âge des chefs d’exploitation (CE) enquêtés est compris entre 30 et 83 ans. Soixante-deux (62%) des CE enquêtés sont âgés de plus de 40 ans. Les exploitants sont en majorité sans niveau d’instruction (71%), mais 22% ont le niveau primaire. Soixante et un pour cent (61%) des personnes enquêtées sont des musulmans, 3 % des catholiques, 3% des protestants et 1% pratiquent de la religion traditionnelle. L’agriculture constitue la principale activité pour 94,7 % des exploitants et 45,8% pratiquent l’élevage comme activité secondaire. Environ 99,1 % sont propriétaires des terres qu’ils exploitent.

3.2. Perception paysanne des indicateurs de la variabilité climatique

Dans le tableau n°1 la majorité des exploitants des deux communes (99,4 %) estime que la variabilité climatique est une réalité avec laquelle il faut désormais vivre. Les avis des exploitants informent que les changements sont effectifs concernant l’augmentation de la température et de la diminution de la pluviométrie ainsi que la survenue de nombreuses poches de sécheresse. Il faut cependant remarquer qu’il y a 0.6 % des exploitants qui pensent qu’il n’a pas eu de changement dans la variabilité climatique.

Tabl. 1 : Changements observés dans le climat par les exploitants des communes de Boussouma et Zitenga

3.3. Perceptions des causes et manifestations du changement climatique

Le tableau 2, établi à partir des focus groups réalisés dans les différents sites de l’étude illustrent bien la diversité et les difficultés des changements perçus dans le climat par les exploitants. Il est certain que le changement climatique se manifeste en premier par un renforcement de l’incertitude qui pose des difficultés aux agriculteurs vulnérables. Cependant, lorsqu’un paysan dit : « Avant, il pleuvait beaucoup, mais maintenant, il pleut moins », cela s’explique comme une baisse des pluies (précipitations) ; « Avant, on avait 5 à 6 mois de pluies, mais maintenant on n’en a que 4 à 3 mois », cela est traduit comme une diminution de la durée de la saison des pluies. Sur la base des différentes réponses, nous avons constitué les types de changements climatiques. L’analyse des données montre que les exploitants perçoivent clairement le changement dans le climat (88%).

Tabl. 2 : Perceptions des causes, constats des manifestations du changement climatique sur l’environnement

Les paysans affirment que sur le plan écologique, il y a une disparition de plusieurs espèces végétales et fauniques. L’assèchement du couvert végétal est lié à l’absence de la pluie, car la qualité des herbes naturelles ralentissait le ruissellement de l’eau pluviale et permettait l’humidité et la fertilisation des sols. Sur le plan social, il atteste : « on constate des tueries sur nos sols et à notre sens cela peut influencer la pluviométrie. Voyer vous ce qui se passe en ce moment, l’être humain est devenu cruel qu’il ne l’était. Ôter la vie humaine est devenu un acte banal, ils se tuent comme des animaux. Et Dieu en créant l’homme l’a voulu un être sociable, mais si on arrive à un tel comportement de la part des humains que voulez-vous ? C’est peut-être le châtiment divin ces changements que vous constatez. ». Sur le plan des aléas climatiques, les paysans notent une rareté des pluies ainsi une avancée du désert. Ils affirment aussi qu’il est une insuffisance des actions de protection qui sont l’origine des changements environnementaux.

3.4. Adaptations des techniques culturales pour réduire l’impact du changement climatique sur les activités agricoles

3.4.1. Les activités de conservation des eaux et des sols

Du fait qu’il est impossible d’empêcher les aléas climatiques de se produire, les exploitants développent des méthodes d’aménagement pouvant leur permettre une bonne conservation des eaux et des sols. Il s’agit pour les exploitants agricoles de réaliser des aménagements jugés utiles et nécessaires pour leur production. Les principaux types d’aménagement utilisés dans les deux zones d’étude sont d’abord les Zaï (40%), et les cordons pierreux et les haies vives avec (31%) (fig. 2). En effet, les conditions agro-climatiques dans les zones d’étude ont incité les ménages agricoles à implémenter les cordons pierreux et la haie vive, dans leurs exploitations. On note aussi la technique de brise-vent avec une petite minorité des exploitants (0,3 %). Ces différentes techniques d’aménagement permettent de lutter contre l’érosion des sols et permettent de créer des retenues d’eau dans les champs et de manager la fertilité des sols. Le paillage du sol est une méthode également utilisée par 11% des exploitants pour la conservation de l’humidité du sol. 16% des personnes enquêtées utilisent la technique des demi-lunes qui participe également à la réhabilitation des terres dégradées, la stabilisation des sols et la réduction de l’érosion hydrique.

Fig. 2 : Mesures d’adaptation des techniques culturales

3.4.2. Les nouvelles techniques culturales

Les exploitants pratiquent aussi plusieurs techniques de gestion des cultures. En effet, 27% des agriculteurs interviewés utilisent des variétés améliorées à court cycle ou précoce. Cela a occasionné la modification des calendriers culturaux et l’abandon de certaines cultures. 30% des exploitants utilisent des fertilisants, car dans toutes les zones, les sols sont si pauvres avec un rendement faible, il faut donc un apport d’engrais ou de fumure.

3.5. Stratégies de résilience par les exploitants aux changements climatiques adoptées

Les résultats de l’enquête ont révélé que plusieurs stratégies de résilience ont été adoptées par les exploitants des deux sites d’étude (fig. 3). Il s’agit de :

  • L’adoption des techniques de protection de l’environnement et de reboisement. En effet, 43% des exploitants ruraux préconisent le changement de comportement envers l’environnement (coupe sélective du bois, régénération naturelle assistée, lutte contre la coupe du bois et récupération des terres dégradées) ; et 30% pour la plantation des espèces forestières pour faire face au changement climatique ;
  • Le changement des variétés utilisées avec l’utilisation des semences améliorées à cycle court et l’adoption de semis précoce ont été indiqués par 42% des exploitants interviewés comme stratégie de résilience.
  • L’adoption de la diversification des cultures sont préconisés par 23% des exploitants enquêtés. La diversification des espèces cultivées permet à la fois de produire des céréales (mais, mil, sorgho…) et des légumineuses (niébé, arachide, sésame…) en réponse aux changements climatiques.
  • Les techniques culturales telles que le Zaï, les Demi-lunes, les cordons-pierreux, l’agroforesterie et l’utilisation des fertilisants (fumure organique, engrais) sont également utilisées par les exploitants. On a pu remarquer au cours des enquêtes que seuls les ménages qui ont adopté ces techniques culturales ont amélioré leurs rendements agricoles durant ces dernières années ;

Les autres stratégies indiquées par 8% des exploitants dans les zones d’étude sont la lutte contre les feux de brousse, la divagation des animaux et aussi l’adoption des foyers améliorés.

Fig. 3 : Stratégies de résilience adoptée face aux changements climatiques par les exploitants

3.4.2. Les relations statistiques entre la perception du changement climatique et quelques variables socio-démographiques

Tabl. 3 : Corrélation entre la perception du changement climatique et socio-démographique

Les relations statistiques entre la perception du changement climatique et quelques variables socio-démographiques ont été évaluées à l’aide de tests du chi2. Le résultat est jugé statistiquement significatif si la valeur du p-value est inférieure à 10%. Les résultats (tab.2) de la corrélation de la perception du changement climatique et la tendance de la température sont significativement corrélés avec l’âge. La tendance des poches de sécheresse et du vent sont significativement corrélées avec l’éducation. L’âge semble influencer les perceptions locales liées aux évènements climatiques. En effet, les personnes âgées ont généralement la même perception de la diminution ou de l’augmentation d’intensité des évènements climatiques.

Les corrélations entre le sexe et les autres variables du changement climatique ne sont pas statistiquement significatives. La non sexo-spécificité de la perception du changement climatique corrobore avec les résultats l’étude de Yegbemey et al., (2014 : 186).

Pour l’éducation, les corrélations sont significatives avec la tendance du vent et la tendance des poches de sécheresse. Ces résultats obtenus pourraient s’expliquer par le fait que les évènements du changement climatique sont plutôt physiques, mais aussi il faut avoir une base dans l’éducation pour mieux comprendre les phénomènes du climat. Surtout, le cadre de la mise en œuvre des politiques de promotion de l’Agriculture, ainsi des sessions de formation et de sensibilisation d’échange et partage de connaissance dans un contexte de changement climatique.

4. Discussion

Les producteurs fondent leur perception de la variabilité climatique sur des évènements climatiques vécus tels que l’abondance des pluies, des sécheresses et des inondations récurrentes, etc. Cette perception que les producteurs ont du climat est donc basée sur l’observation des situations ponctuelles annuelles et non sur un suivi systématique des facteurs climatiques sur un intervalle donné de temps. Elle s’explique aussi par le fait que ces trois variables climatiques ont une influence directe sur la production agricole. Donc ils perçoivent cette variabilité climatique à travers les effets néfastes ressentis sur leurs travaux agricoles. Ainsi, ils peuvent distinguer les changements dans les évènements climatiques à travers la fréquence des pluies et des fortes chaleurs, mais ne disposent pas de matériel pouvant leur permettre de quantifier avec précision les changements perçus de la tendance de la pluviométrie et de la température. Les changements observés dans le climat par les exploitants sont présentés dans le tableau 1.

Plusieurs auteurs ont prédit que les évènements climatiques extrêmes vont devenir plus fréquents et augmenter en intensité (IPCC 2007 : 822 ; Abou-Shleel & El-Shirbeny 2014 : 25.) Ces prévisions sont dans leur ensemble circonscrites dans le tableau n°1. Ces perceptions paysannes confirment les résultats des études climatiques de ces dernières décennies au Burkina Faso ainsi que dans beaucoup de pays d’Afrique. Cependant, les moyennes nationales des températures sont en augmentation, tandis que les saisons des pluies sont marquées de plus en plus par des poches de sècheresses. Des résultats similaires ont été obtenus dans d’autre pays d’Afrique ce qui démontre que les changements dans le climat ont une portée générale (Agossou et al. 2012 : 572 ; Benoît 2008 : 08 ; Touré et al. 2016 : 22).

La perception est la représentation que l’on se fait d’un objet. Elle est élaborée par la conscience à partir des ressentis. Les exploitants affirment qu’il fait de plus en plus chaud pendant toutes les périodes de l’année. Ils constatent depuis ces vingt dernières années un accroissement de nombre de jours ensoleillés. Une étude similaire de (Touré 2020 : 02) a montré qu’avec un léger soleil pendant la saison pluvieuse la chaleur est insupportable. L’assèchement des terres et l’augmentation de la température sont occasionnés par le manque de pluie qui entraine une dégradation, voire un recul du couvert végétal. Aussi, les cultures sont soumises aux vents violents. Tous ces aléas climatiques ont une influence négative sur les rendements. Selon (Touré 2020 : 03), les exploitants d’un village de la commune de Zitenga attestent que les vents emportent sur leurs passages le retrait des éléments nutritifs des sols, les rendant inaptes à toutes activités agricoles.

Les exploitants enquêtés perçoivent diverses conséquences des changements des précipitations et températures sur l’état des ressources naturelles. Le changement du climat, d’après les perceptions des exploitants enquêtés des zones d’étude, résulte des causes naturelles et anthropiques dues aux diverses activités de l’homme sur les terres agricoles et forestières. Les phénomènes et mécanismes évoqués ci-dessus ont plusieurs catégories de conséquences, directes et indirectes sur les exploitations dans les sites d’étude. L’analyse des données des deux sites sur la perception a montré que les risques climatiques et les catastrophes observés au cours des quinze (15) dernières années dans les zones d’étude ont été marqués par des sécheresses, des variations pluviométriques, des vents forts, des fortes températures et des inondations.

Les exploitants affirment que les pertes partielles ou totales de récolte sont souvent causées par les phénomènes naturels comme la sécheresse et l’inondation. Cependant, ces catastrophes peuvent se produire à n’importe quelle période du cycle cultural. Lorsqu’une culture est détruite en début de cycle à cause des inondations ou des sécheresses, la plupart du temps le paysan a le temps de ressemer une autre culture de cycle court ou la même culture (Toure 2020 : 03). Les exploitants sur les sites d’étude ont souligné une baisse du rendement moyen de leurs cultures. Les éléments qui montrent les faibles rendements varient selon les sites et les années et sont souvent liés directement avec la pluviométrie. Et d’une manière précise, les exploitants ont mentionné en premier lieu l’arrivée tardive des pluies qui occasionnent un recul voire un échec des semis et la nécessité de ressemer. Deuxièmement, un manque d’eau et parfois des températures élevées en cours de cycle pendant la floraison des plantes, qui ont des conséquences négatives sur certaines cultures. Au final, une interruption précoce des pluies qui affaiblit le remplissage des grains.

Les évolutions de plusieurs facteurs climatiques se combinent pour perturber les conditions de production. La perte du couvert forestier et de la biodiversité est une évolution particulière mentionnée par les exploitants comme source de difficultés. Selon un exploitant de Komnogo « Il y a une forte pression démographique sur les ressources naturelles. Ceux qui s’adonnent à l’exploitation exagérée des forêts ne le font pas de gaité de cœur. Les gens sont guidés par l’instinct de survie. Le chômage et la misère en sont les causes. Et les populations ne partagent pas la même vision des ressources naturelles. Si vous luttez pour la conservation d’autres luttent pour l’exploitation. Et c’est là le véritable problème. » Par ailleurs, (Toure, 2020 : 04) montre un éveil de conscience du lien entre la déforestation et la baisse de la pluviométrie et espère que cela occasionnera des comportements plus volontaires chez les exploitants concernés.

Un autre phénomène souligné par les exploitants agricoles, c’est la dégradation progressive du niveau de fertilité des sols. L’érosion liée à la dégradation du couvert végétal joue un rôle dans la perte de fertilité. En outre, cette dégradation des sols peut être aussi anthropique. Contrairement aux résidents des villes déconnectés de leur environnement naturel, les populations qui travaillent directement avec les ressources naturelles dans les sociétés traditionnelles, sont fortement reliées à la nature parce que, leurs moyens de subsistance en dépendent. Cependant, nous pouvons attendre que les connaissances et les expériences des ruraux sur l’environnement et le climat, et principalement sur les exploitants agropastoraux, diffèrent de celles des urbains. Aussi, les perceptions du climat se basant sur des expériences individuelles sont probablement élaborées à partir d’un certain nombre d’éléments, comme le niveau d’instruction, les réseaux sociaux, le niveau économique, l’activité exercée, les variables démographiques (âge, sexe) ou la durée de résidence, l’accès à l’information météorologique (Kosmowski & al. 2017 : 103).

En réponse à la variabilité et au changement du climat, les exploitants ont développé des pratiques agricoles qui réduisent la dégradation des terres et augmentent la fertilité des sols. L’utilisation des techniques de conservation des eaux et des sols augmente avec la vulnérabilité du milieu tout en dépendant des caractéristiques du paysage. Plusieurs études ont montré l’efficacité des techniques de conservation des eaux et des sols (GIZ, 2012 : 20 ; Dapola 2008 : 103 ; Zougmoré 1999 : 543). La contribution du Zaï dans l’adaptation aux effets de la sécheresse peut être améliorée en y associant les cordons pierreux, la végétalisation des sites et le paillage (Kaboré 1995 : 201). Les études ont montré que les cordons pierreux peuvent induire respectivement une augmentation des rendements de 60 % et 25 % par rapport à une parcelle sans aménagement (Sanou & al. 2018 : 93). La pratique des demi-lunes contribue à l’adaptation au changement climatique à travers l’amélioration de l’infiltration de l’eau et partant la réduction des effets de la variabilité pluviométrique (Sanou & al. 2018 : 94 ; Savadogo et al. 2011 : 14). L’effet de ces aménagements est particulièrement intéressant quand la pluviométrie est déficitaire (GIZ 2012 : 21).

Le changement dans les précipitations a contraint les exploitants agricoles dans les zones d’étude à opter pour de nouvelles pratiques agricoles. Ils utilisent souvent les variétés plus précoces comme une bonne réponse au retard des pluies. Par conséquent, dès les premières pluies, ils entament leurs activités champêtres afin de tirer profit de ces premières pluies. Pour Kouressy et al. (2008 : 98), il est évident que la diminution de la pluviométrie a causé l’adoption par les paysans de variétés de cycles plus courts que les cultivars traditionnels. Ces variétés à cycle court s’adaptent au raccourcissement de la saison des pluies. Elles sont plus adoptées en zone Soudano-Sahélienne du fait de la plus grande vulnérabilité de cette zone aux changements climatiques (Ouédraogo & al. 2010 : 91).

Les exploitants agricoles utilisent beaucoup la fumure organique et minérale. La pauvreté des terres agricoles a rendu l’utilisation des fertilisants, surtout minéraux, indispensable à la production. Sans ces fertilisants, il est difficile pour les agriculteurs d’atteindre un rendement optimum (Sanou et al. 2018 : 93). Certains des exploitants agricoles parquent les animaux dans leurs champs pour profiter des déjections. Plusieurs travaux ont montré l’importance de l’apport de l’amendement organique dans le maintien de la qualité agronomique des sols (Touré et al. 2018 : 171 ; Sanou et al. 2018 : 92). La baisse de la précipitation et les sécheresses ont occasionné une perte du couvert végétal, qui entraînent avec le temps une baisse de la fertilité des sols donc une dégradation des sols. La dégradation des sols est de plus en plus ressentie par les agriculteurs, ainsi l’utilisation des fertilisants en riposte à la baisse de la fertilité des sols est adoptée par certains exploitants comme une mesure d’adaptation à la variabilité et au changement de climat.

Les résultats de nos recherches indiquent que la protection de l’environnement et le reboisement sont les meilleures stratégies de résilience, au changement climatique. Cette préférence peut se justifier par le rôle que joue la biodiversité dans la vie des paysans. Cependant, le bois constitue la principale source d’énergie des ménages ruraux, en plus d’être une source supplémentaire de revenu, il est aussi transformé en charbon de bois destiné aux marchés. Cette vision est partagée par une partie de la communauté scientifique qui pense que l’agroforesterie (Ngomba & Blandine 2017 : 08 ; Nair & Garrity 2012 : 13) le reboisement (Nair & Garrity 2012 : 13 ; Shibu 2009 : 04), la protection de l’environnement sont des résolutions aux changements et à la variabilité climatiques.

En dépit du degré d’intensité plus grand et de l’apparition de contraintes climatiques nouvelles, les exploitants ont l’habitude de s’adapter avec un certain niveau de risque climatique, en fonction duquel ils utilisent les moyens d’ajustement dont ils disposent. Le changement climatique a un impact très important sur les sols, notamment sur leur conservation, sur les flux de matière organique et les différents processus à l’œuvre dans cet écosystème. Les sols ont par ailleurs un rôle majeur à jouer dans l’adaptation au changement climatique, en tant que régulateur de la recharge des nappes, des réservoirs d’eau et en tant que support pour la végétation des espaces verts avec lesquels ils participent à lutter contre la chaleur. L’ensemble des végétations spontanées ou cultivées jouent un rôle important dans la captation du carbone dans l’air (le CO2 étant un gaz à effet de serre) par le retour de la matière végétale dans les sols (PNA 2006 : 36).

La diversification et le choix de variété de spéculation moins exigeante en entretien sont des stratégies utilisées pour réduire le risque des pertes de récoltes dû aux aléas climatiques. Des résultats similaires ont été soulignés par Asayehegn et al. (2017 : 04) dans leurs travaux, qui ont expliqué que les exploitants ont diversifié leurs productions en changeant également des variétés. La stratégie de diversification présente plusieurs avantages. Par exemple, dans cette étude, 23 % des exploitants avaient déclaré que la diversification culturale leur permettait de réduire les effets néfastes du changement climatique. De plus, la diversification des cultures permet un maintien de la fertilité du sol, favorise la gestion intégrée des bioagresseurs et permet une meilleure sécurité des revenus des producteurs (Balasha et al., 2021 : 21 ; Balasha et Nkulu 2020 : 08; Asayehegn et al., 2017 05; Mousavi & Eskandari 2011 : 484).

Conclusion

La présente étude a permis de comprendre la perception de la variabilité et des changements climatiques, par les populations, ainsi que leurs impacts sur la production agricole. Les manifestations des changements climatiques et leurs impacts négatifs sur les ressources d’existence sont assez bien perçus par les exploitants des deux sites d’étude. Les modifications pluviométriques sont ressenties à travers les signes tels que la baisse de la pluviométrie, l’arrêt précoce des pluies et les modifications de température et du vent. Ils sont ressentis à travers les indicateurs tels que l’augmentation de la température et l’occurrence de vents de plus en plus violents. Les conséquences de la variabilité et du changement de climat affectent plus les conditions socioéconomiques des exploitants. Les entretiens avec les exploitants interviewés sur les pratiques locales des mesures d’adaptation aux effets de la variabilité et des changements climatiques ont permis de s’apercevoir de la diversité des techniques de résilience disponibles. La présente étude a permis de confirmer l’assertion selon laquelle la connaissance du climat tient une place importante parmi les savoir-faire développés par les populations pour s’adapter aux contraintes de leur milieu.

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Auteurs

Halimatou Aboubacar TOURE
Géographe, Chargé de Recherche INSS/CNRST -Burkina Faso
Membre IRL-3189 « Environnement Santé et Sociétés »
Courriel : cafutoure@yahoo.fr

Roger ZERBO
Anthropologue, Maître de Recherche INSS/CNRST-Burkina Faso
Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique
Membre LARISS et CEFORGRIS / Université Joseph KI-ZERBO
Membre IRL-3189 « Environnement Santé et Sociétés »
Courriel : roger.zerbo@gmail.com

Auteur correspondant

Roger ZERBO
Courriel : roger.zerbo@gmail.com

© Édition électronique

URL – Revue Espaces Africains : https://espacesafricains.org/
Courriel – Revue Espaces Africains : revue@espacesafricains.org
ISSN : 2957-9279
Courriel – Groupe de recherche PoSTer : poster_ujlog@espaces.africians.org
URL – Groupe PoSTer : https://espacesafricains.org/poster/

© Éditeur

– Groupe de recherche Populations, Sociétés et Territoires (PoSTer) de l’UJLoG
– Université Jean Lorougnon Guédé (UJLoG) – Daloa (Côte d’Ivoire)

© Référence électronique

Halimatou Aboubacar TOURE & Roger ZERBO,« Les perceptions du changement climatique et adaptation aux risques naturels au Centre-Nord et au Plateau-Central du Burkina Faso », Revue Espaces Africains (En ligne), 2 | 2022 (Varia), Vol. 1, ISSN : 2957- 9279, mis en ligne, le 30 décembre 2022.

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