La Langue de Barbarie est une bande de terre séparant le fleuve Sénégal de l’océan Atlantique à Saint-Louis. Sa section urbanisée est sujette à une dynamique érosive durant ces dernières décennies. L’objectif de ce travail est d’étudier le comportement morpho-dynamique de Langue de Barbarie dans un contexte de littoralisation galopante et d’exploitation des ressources pétro-gazières de Saint-Louis offshore. Le suivi des forçages côtiers permet de déterminer le façonnage morpho-sédimentaire du littoral, les impacts socio-économiques, environnementaux et les stratégies d’adaptation. Pour ce faire, six campagnes de levées topographiques ont été menées pour suivre les fluctuations saisonnières du trait de côte et du bilan sédimentaire. Les mesures topographiques ont été complétées par des enquêtes auprès des riverains et des observations directes. L’analyse des résultats montre que la cinématique côtière repose sur une alternance de phases et de secteurs en accrétion et/ou en érosion. Mais, les processus d’érosion restent prédominants occasionnant des impacts majeurs sur le plan socio-économique et environnemental. Ces impacts suscitent naturellement des stratégies de protection et de résilience à l’image des alignements de sacs de sable, l’érection de murs de protection, la mise place de digue de protection et des séries de déplacement vers les maisons d’accueil et les sites de recasement à l’image de Khar Yalla ou de Diougop.
The Langue de Barbarie is a strip of land separating the Senegal River from the Atlantic Ocean at Saint-Louis. Its urbanized section has been subject to erosive dynamics in recent decades. The aim of this work is to study the morpho-dynamic behavior of Langue de Barbarie in a context of galloping littoralization and exploitation of Saint-Louis offshore oil and gas resources. By monitoring coastal forcing, it will be possible to determine the morpho-sedimentary shaping of the coastline, its socio-economic and environmental impacts, and adaptation strategies. To this end, six topographic survey campaigns were carried out to monitor seasonal fluctuations in the coastline and sediment budget. Topographic measurements were supplemented by surveys of local residents and direct observations. Analysis of the results shows that coastal kinematics is based on alternating phases and sectors of accretion and/or erosion. However, erosion processes remain predominant, causing major socio-economic and environmental impacts. These impacts naturally give rise to protection and resilience strategies, such as sandbagging, the erection of protective walls and dikes, and a series of relocations to shelters and resettlement sites such as Khar Yalla and Diougop.